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    OPINIONS

         Réflexions , pensées, observations

                      d'auteurs  célèbres ou inconnus 

 

Dernière mise à jour le mercredi 01 février 2023 

"Plume, aristocratie de l'opinion"  P Pourchez 

Clins d'oeil Citations classées Citations par thème Opinions Diaporamas--vidéos

  

Notre ennemi est au-dedans de nous. Les émotions conflictuelles – l’orgueil, la colère, la jalousie …- sont nos vrais ennemis.           Dalaï Lama

Cliquer sur les auteurs choisis pour découvrir "l'opinion" souhaitée :

 

TABLEAU DES AUTEURS

 

Abdellatif Laâbi

Association Interactions TP-TS

Marie-Thérèse Abéla

Pierre Abiven

Cheikh Adda Bentoumès

O.M. Aïvanohv

Graeme Albright 

Christophe André

José Arregi

Marc Aurèle

Patriarche Athénagoras

 

Joshin Luce Bachoux

Michel Barlow

Lytta Basset

Maurice Bellet

Michel Benoit

Marie-Christine Bernard

Ben Stein

Georges Bernanos

Gérard Bessière

Bernard Besret

Abdenour Bidar

Christian Bobin

Dietrich Bonhoeffer

Jacques Brel

Jacques Buchhold

Jacques Bufquin

Yves Burdelot

 

Camille

Adrien Candiard

Jean-Pierre Capmeil

Gilles Carbonell

Scott Carney

Charlie Chaplin

Teilhard de Chardin

Cheminer vers soi

Pierre de Chevenchy

Claire Civet

Pierre Claverie

Patrick Clervoy Dr psychiatre

Dominique Collin

Noël Colombier

André Comte-Sponville

Marie-Josèphe Corbineau

Boris Cyrulnik

 

Joël Dahan

Dalai Lama

Jean Debruynne

Jacques Dechance

Madeleine Delbrêl

Arnaud Desjardins

Irénée Guilane Dioh

Douglas Kennedy

Graf Dürckheim

 

Maître Eckhart

Albert Einstein

Maurice Elain

Paul Eluard

Isabel Ellsen 

Robert Emmons

Luis Espinal

Louis Evely

 

Lara Fabian

Bernard Feillet

Gustave Flaubert

Fra Angelico

Frère Jean-Baptiste

Charles Juliet

Joseph Folliet

Danielle et Olivier Föllmi

Guillaume de Fonclare

Pape François

Fromm

Fun-Chang

 

Mahatma Gandhi

Géofranc

Etienne Godinot

Gaël Giraud

Pierre de Givenchy

Marie-Christine et Yves Grelet

Gwendoline

 

Cheikh Hamidou Kane

Vaclav Havel

Corinne Hellé

Pascal Hubert

Victor Hugo

Xavier Huot

Dom Helder Camara

Stephan Hessel

Etty Hillesum

 

Henry Jackson van Dyke

Christiane Janssens

Alexandre Jollien

Robert Joly

Julia de Taizé (Allemagne) 

Charles Juliet

Carl Gustav Jung

 

John Keats

Hervé Kempf

Jean-Marie Kerwich

Khyensé Rinpotché

Martin Luther King

Jean-Marie Kohler

Krisnamurti

Satish Kumar

Harold S. Kushner

 

Bernard Lamy

J-M Gustave Le Clézio

Marcel Légaut

Frédéric Lenoir

Bernard Lérivray

 

Philippe Mac Léod

Gitta Mallasz

Nelson Mandela

Mannick  

Gabriel Marc

Marc

Maria de Taizé (Roumanie)

Marshall Rosenberg

Marx

Mythe Mélanésien

Julian Mellado

Daniel Meurois-Anne Givaudan

Jacques Meurice

Thomas Meurton

Léonora Miano

Alain Michel

Céline Minard

Joseph Moingt

Prune de Montvalon

Montesquieu

Bruno Mori

Edgar Morin

Emmanuel Mounier

Marion Muller-Collard

Jacques Musset

Pablo Neruda

Martin Niemoller

Antoine Nouis

Henri Nouwen

Jacques Noyer

 

Mary Oliver

Jean Onimus

Origène

Osho

Sylvia Ostertag

 

Raimon Pannikar

Blaise Pascal

Charles Péguy

Claire Petitmengin

Henri Pena-Ruiz

Bertrand Piccard

Abbé Pierre

Platon

Plotin

Pierre Pradervand

Jacques Prévert

 

Rabindranath Tagore

Pierre Rabhi

Thomas Reese

Matthieu Ricard

Frère Roger  

Marshall Rosenberg

 

Monika Sander

Georges Sauvage

John Shelby Spong

Philip Simmons

Christiane Singer

John Shelby Spong

Martin Steffens

Danièle Stiennon

Bernard Stiegler

Jean Sullivan

 

Théolib

Michel Théron

Thich Nhat Hanh

Paul Tillich

 

Samuel Ullman

 

Fred Vargas

François Varone

Lanza del Vasto

 

Simone Weil

Bernard Werber

David Whyte

Joseph Wresinski

Marianne Williamson

Lambert Wilson

 

Arnoul Yakaar

Yvonne

 

Fawzia Zouari

Maurice Zundel

 

 

        

Mary Oliver ;  Une prière ?

Je ne sais pas exactement ce qu’est une prière.

Mais je sais comment prêter mon attention,

comment tomber dans l’herbe,

comment m’agenouiller dans l’herbe,

comment flâner et être comblé,

comment errer à travers les champs,

ce que j’ai fait tout au long de la journée.

Dis-moi ce que j’aurai dû faire d’autre ?

Est-ce que tout ne finit pas par mourir, trop rapidement ?

Dis-moi ce que tu entends faire de ton unique, sauvage, et précieuse vie.

 (La journée d’été -1990).

Bruno Mori : « Jésus n’apparaît jamais comme le fondateur d’une religion. »

Ce qui est frappant dans la vie du Nazaréen c’est de constater, non seulement sa parfaite humanité, mais aussi sa parfaite « laïcité ». L’homme de Nazareth ne fait pas partie de la caste des prêtres, des scribes ou des lévites. Comme juif, il n’est ni particulièrement religieux, ni spécialement pieux et observant. Il prend facilement ses aises avec la religion et ses distances avec ses pratiques. Il n’hésite pas à relativiser l’importance du culte et la fonction du Temple ; à transgresser le repos du sabbat et à enfreindre les règles de pureté rituelle. Il est extrêmement critique et agressif envers la classe religieuse dirigeante. Dans les évangiles, Jésus n’apparaît jamais comme le fondateur d’une religion. Il n’a jamais établi ou fixé des espaces ou des temps sacrés. Il n’a jamais promulgué de rituels pour le culte. Il n’a jamais ordonné de prêtres. Il n’a jamais encouragé ses disciples à fréquenter les synagogues, à réciter des prières, à offrir des sacrifices, à pratiquer le jeûne, à observer le sabbat ou les autres prescriptions de la tradition rabbinique.

Jacques Noyer  Noël de mon enfance (2018)

Je suis peut-être vieux jeu mais je me souviens des Noël de mon enfance. Il n’y avait pas que les fins de mois qui étaient difficiles. Mais à Noël on oubliait tout pour se réjouir de ce qu’on avait. Les familles les plus modestes se retrouvaient avec le peu qu’elles avaient. Dans la nuit, les pauvres se sentaient riches du toit sur leur tête, du repas amélioré de leur assiette, de la bûche supplémentaire qui chauffait la maison et surtout de la chance d’avoir un papa, une maman, des frères et sœurs qui s’aimaient. On échangeait des petits riens qui étaient pleins de choses. On allait voir le Jésus de la crèche, l’enfant démuni, étranger, dont la seule richesse était l’amour que nous lui manifestions. Et on prenait conscience qu’il y avait plus pauvres que nous, des ouvriers sans travail, des enfants sans papa, des familles sans maison. Et s’il restait un peu de gâteau on allait en donner une part au voisin malheureux …

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David Whyte ;    Vivre dans le monde

Cela ne m'intéresse pas de savoir s'il existe un Dieu
ou plusieurs dieux.
Je veux savoir si tu te sens appartenir ou si tu te sens abandonné.
Si tu connais le désespoir
ou peux le voir en d'autres.
Je veux savoir
si tu es prêt à vivre dans le monde
avec son âpre besoin de te changer.
Si tu peux regarder en arrière résolument
et dire : voici où j'en suis.
Je veux savoir si tu sais comment fondre
dans ce feu intense de la vie
basculant vers le cœur de ta quête.
Je veux savoir si tu consens
à vivre, jour après jour,
avec les conséquences de l'amour
et l'amère difficile passion
de ta défaite assurée.
J'ai entendu que,
dans ce corps à corps féroce,

même les dieux parlent de Dieu.

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Noël Colombier ;   Puisque tout amour prend racine

Puisque tout amour prend racine

J’en planterai dans mon jardin

J’en planterai avec patience

Chaque jour, à chaque saison

Pour en offrir en abondance

A ceux qui passent dans ma maison

 

Et j’en mettrai sur mes fenêtres

Pour faire plaisir à mes voisins

Sur la place de mon village

Au carrefour de chaque rue

J’offrirai des fleurs en partag

Aux amis comme aux inconnus.

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Teilhard de Chardin

        Pourquoi voulez-vous qu'une existence, à supposer qu'elle n'arrive pas à se fixer, ou à fructifier en une œuvre tangible, ait moins de prix qu'une autre ? Pourquoi le monde, qui a besoin de familles stables et de gens bien établis, n'aurait-il pas aussi besoin de ces êtres mobiles et errants, dont l'action se traduit par une série de touches ou d'essais apparemment discontinus, à travers toutes sortes de domaines ? C'est une grande chose de ne pas savoir où reposer la tête, si on porte au cœur la foi au monde."

  (ouvrage "Accomplir l'homme") 

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Douceur (s)  ; Guillaume de Fonclare

Être chrétien, c’est avant toute chose se respecter et respecter son voisin, s’aimer parce que s’aimer, c’est admettre que nous avons des potentialités que les autres n’ont pas, c’est reconnaître que le don de la vie est un cadeau qu’il faut chérir, et qu’avoir tout cela en soi signifie qu’il en va de même chez mon alter ego. Et s’aimer revient à aimer son prochain, inconditionnellement. L’exercice est ardu ; notre société ne valorise pas cet amour qu’elle juge égoïste …

Evoquer la douceur un jour comme aujourd’hui pourrait paraître d’une naïveté presque enfantine. Les jours succèdent aux jours, l’écho des turpitudes humaines n’en finit plus d’agresser nos oreilles, et la lassitude peut parfois nous saisir à l’énoncé ininterrompu des ignominies perpétrées par nos contemporains. Alors, la douceur... J’en conviens aisément, il est presque incongru d’espérer changer l’Homme et d’en faire le chantre de l’affabilité. Reste qu’il nous revient, si nous nous définissons comme chrétiens, d’incarner cette douceur, d’en faire un objectif de vie, un état d’être. Non pas seulement pour en faire un modèle d’exemplarité, mais pour l’éprouver au quotidien pour notre propre bonheur, bref, pour se sentir bien, en accord avec soi-même et dans une vraie relation avec les autres, qu’ils soient proches ou lointains ...

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Pour qu’il reste de toi plus que mes larmes …; Corine HELLE

Après la mort dans ses bras de son fils Aurélien, 19 ans, suite à un grave accident de voiture et trois semaines d’hospitalisation, une maman écrit :

« Dépasser le vide et l’absence et au contraire se centrer sur le plein : ce que tu nous as donné et ce que tu nous donnes encore pour ainsi le garder vivant au quotidien et pas uniquement dans nos souvenirs. Cette pensée, un mois après ta mort, a grandi au fil du temps. Comment continuer à vivre avec cette épreuve ? Il y a peut-être en moi un mélange de vitalité ancrée au plus profond et d’une volonté qui me nourrit intensément mais je sens aujourd’hui que quelque chose de plus grand me porte. Te garder vivant, c’est concevoir de continuer à t’aimer non uniquement dans ce que tu as été mais dans ce que tu es dans mon présent. L’amour ne disparait pas avec la mort, mais de quel amour s’agit-il ? Je t’aime toujours autant mon Aurélien, peut-être de cet amour inconditionnel dont parlent les religions ou les philosophes. Dépouillé des contingences corporelles, il est d’une incroyable pureté et s’incarne dans mon quotidien à chaque fois que je donne à autrui un sourire, du temps, de l’écoute, de l’aide ou toute autre action. Comme si c’était à toi et pour toi. Simple, naïf peut-être, mais incroyablement porteur de vie et d’envie. Quand je l’évoque devant des amis, je leur confie ainsi la compréhension de ce que peuvent vivre les gens qui ont la foi, aimer Dieu sans le voir.

Ta soif de vivre était tellement immense … Cette ״fureur de vivre״ trouve un écho dans cette croyance personnelle que ça ne peut s’arrêter d’un coup par le couperet de la mort. Tes exploits terrestres ont trouvé une fin, mais je me plais à rêver qu’ils perdurent dans une autre dimension avec une liberté inouïe … »

 (Extrait du livre « Pour qu’il reste de toi plus que mes larmes », cIT éditions)

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Les pouvoirs de l'esprit sur le corps; Dr Patrick Clervoy (livre Editions Odile Jacob)

« Si notre pensée ne nous permet pas de voir au-delà de la fin de notre vie, ce n’est pas pour autant qu’il n’y a rien. La mort en est la suite, mais elle n’en est pas l’absence. La mort n’est pas un vide de vie. Pas plus qu’elle ne s’oppose à la vie. La mort n’est sinistre que parce que nous nous ne voyons pas sur quoi elle ouvre ». P. 116

« En réalité, ce n’est pas le médicament qui produit la guérison. Le médica-ment a agi comme un coup de pied dans une fourmilière endormie. Il est venu « bousculer » l’état chimique au sein de la fente synaptique1, contraignant la cellule nerveuse à réagir … Le médicament a comme action de stimuler le processus de guérison qui était éteint, ou mis en veille. Le médecin qui a prescrit ce traitement a soigné son patient. Il a réveillé sa vitalité. Mais ensuite c’est depuis l’organisme du patient, et lui seul, que le processus de guérison s’est mis en route. » P. 134/135

« Les guérisons miraculeuses, ça existe. Ce sont des réalités objectives, tout autant qu’elles sont déconcertantes au regard de nos connaissances médicales. Ces guérisons miraculeuses sont la manifestation rare et spectaculaire de l’activation de ces processus d’adaptation vitale que l’on observe dans la banalité de tous les jours avec la guérison des maladies ordinaires. Il n’y a pas moins de raison de croire aux miracles, en tant que phénomènes de guérison hors norme, qu’il y en a de croire en la cicatrisation d’une coupure ou à la fin d’une grippe. » P. 138/139

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Croire en Jésus-Christ, c’est faire sien son idéal humain ; Michel Barlow

Quels que soient les convictions, les certitudes ou les doutes, croire en Jésus-Christ, c'est avant tout faire sien son message, tel que ses premiers disciples l'ont reformulé, en rapportant plus ou moins fidèlement certaines de ses paroles, et en racontant quelques exemples significatifs de son action (même si l'on soupçonne que le récit les a enjolivés). Croire en Jésus-Christ, c'est avant tout faire sien l'idéal humain qu'il a annoncé et mis en œuvre dans son action : la solidarité humaine, la confiance, le progrès de l'humanité... Croire en Jésus-Christ, c'est avant tout reconnaître que cet idéal nous convient et qu'on entend l'adopter, le mettre en œuvre dans sa vie - dans la mesure de ses moyens.

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L’hospitalité ; Madeleine Delbrêl (1904 – 1964)

L’hospitalité, c’est que les autres soient chez eux chez nous Aux repas, ils sont attendus quand ils ne sont pas invités. Notre toit est le leur. Leur entrée dans notre vie engage leur entrée dans notre maison.

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Reconnaissants envers ceux qui nous dérangent; Adrien Candiard

 

Nous devrions être reconnaissants envers les gens qui nous dérangent. Ils nous évitent de vivre une vie chrétienne rangée. Ils nous sauvent de la catastrophe, qui transforme l'ascèse en confort, le silence contemplatif en indifférence polie, le face-à-face avec le Dieu vivant en sieste prolongée.

 

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Tout être humain a quelque chose d’unique à dire;    Lytta Basset ; Faire face à la perversion (Albin Michel)

 

Tout être humain a quelque chose d’unique à dire, à partager avec ses semblables. C’est dans ce sens que sa parole en « je » est prophétique –dès l’enfance ! S’il ne parle pas, à partir de qui il est en vérité, à partir de ce qu’il entend du Vivant, personne ne le fera à sa place …

Quelles que soient nos croyances, convictions, appartenances philosophiques ou religieuses, quêtes spirituelles au sens large, nous pouvons tous et à tout moment  choisir de mettre notre attention sur ce qui se passe à l’intérieur de nous. A plus forte raison quand l’atmosphère extérieure est irrespirable …

 

 

Le besoin de toute puissance Lytta Basset ; Faire face à la perversion (Albin Michel)

Pour peu qu’un enfant ne soit pas cadré, contrecarré avec amour et fermeté dans son besoin de toute puissance, pour peu qu’il soir régulièrement encouragé dans l’illusion d’une liberté sans limites, se met en route la “fabrique de l’homme pervers”. Ce n’est ni la manipulation, ni le mensonge qui caractérisent le mieux la personne perverse. C’est la jouissance entendue comme la “capacité à se sentir exister dans l’obligation d’une mainmise sur l’autre” …

L’absence de limites renforce chaque jour chez l’enfant le fantasme de toute puissance qui lui-même l’installe dans l’incapacité à se remettre en question. Il ne se heurte pas aux autres comme à des obstacles à son pouvoir; et du coup ils n’existent pas.

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Devenir un homme :   En cheminant vers Soi (1991) Face; Réflexion collective

 

Un homme devient un homme, quand on le regarde avec le respect dû à l’homme.

Il devient adulte, lorsqu’il s’est libéré du besoin de paraître, et qu’il se sent responsable de ce qu’il fait, de ce qu’il ne fait pas, mais aussi de ce qu’il laisse faire.

   

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Le toupet théologique de toutes les religions monothéistes ; Jean-Pierre Capmeil

La houtspa, c’est ce qui permet de trouver son chemin en faisant fi des arguments d’autorité, afin de faire advenir une vie plus juste et plus digne. Or, n’est-ce pas là ce qui constitue l’ADN partagé par tous les libéralismes théologiques, leur essence commune qu’ils soient chrétiens, juifs ou musulmans ? Fondamentalement, avoir l’impudence d’interroger la tradition, de relativiser les règles établies, de dépasser les limites fixées, de contextualiser les textes sacrés, n’est-ce pas une forme d’effronterie insensée et d’audace sans limite ? N’est-ce pas la base d’une désobéissance salutaire qui ouvre la voie à une véritable compréhension des textes afin qu’ils éclairent notre perception du monde et nous permettent d’accéder à une vie plus libre sur laquelle nous avons vraiment prise ? N’est-ce pas aussi la seule façon d’ouvrir de nouveaux possibles, d’emprunter des chemins jamais suivis, de sortir d’un avenir trop balisé ? Et ce, quelles que soient les résistances au changement et les accusations de trahison. Car comme l’a dit Dominique Hernandez, pasteur : « Les Écritures ne constituent pas une clôture mais un terreau grâce auquel pourra pousser du nouveau quand des étrangers, des personnes étranges, pousseront des appels ou des portes. Les Écritures ne sont pas un verrouillage mais un espace pour prendre un élan quand de l’inédit survient et qu’il s’agit de rester présent au monde qui vient. »

 

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S'esposer au silence ; Sylvia Ostertag

 

S'exposer au silence

Pour quitter les habitudes illusoires

Qui entrainent la peur

Pour se confronter à soi-même

Pour recommencer avec soi-m^me

Pour approfondir la recherche de Soi-même.

 

Donner à la journée un rythme cérémoniel

Pour quitter la hâte

Pour vivre ce moment

Pour y trouver la liberté de répondre du fond du cœur

Aux exigences qui nous regardent

Vraiment

 

S'exposer au silence

Sans demander pourquoi.

 

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Une spiritualité laïque ; José Arregi

 

Nous ne pouvons plus croire en un Dieu qui, au cours de 13,7 milliards d’années d’expansion de l’univers, se serait incarné une seule fois, justement sur la planète Terre, dans la figure d’un homme juif, il y a 2000 ans.

Le grand défi  spirituel de nos jours, c’est justement de chercher des voies pour apprendre et enseigner une spiritualité laïque à une société qui ne se reconnaît plus dans aucune religion, mais qui a besoin de vivre une vraie spiritualité, autrement dit, une vie de «  qualité humaine profonde ».

José Arregi est théologien, il a enseigné à l’Université jésuite de Deusto (Bilbao). Ex religieux franciscain.

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Le confort a son côté obscur; Scott Carney (Tout ce qui ne nous tue pas; Amphora)

L’âge d’or du confort a son côté obscur. Alors que nous pouvons imaginer ce qu’un environnement hostile pourrait nous faire ressentir, très peu d’entre nous font régulièrement l’expérience des éléments stressants qu’ont connus nos ascendants. Sans défi à surmonter, sans limite à repousser, sans menace à fuir, les humains de ce millénaire sont trop nourris, trop chauffés et trop peu stimulés. Nos combats à nous, citoyens privilégiés du « premier monde » -trouver un emploi, épargner pour la retraite, placer ses enfants dans une bonne école et poster le message parfait sur les réseaux sociaux- sont pâles en comparaison des menaces mortelles auxquelles devaient faire face nos ancêtres. Malgré cette apparente victoire, les succès emportés sur le monde naturel n’ont pas rendu nos corps plus robustes. Plutôt l’inverse, en réalité : le confort et l’absence d’effort nous ont rendus obèses, paresseux et de plus en plus malades.

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    Pourquoi ? Abdellatif Laâbi né en 1942 à Fès, est un poète, écrivain et traducteur marocain. Il a fondé en 1966 la revue Souffles

    

   Va savoir pourquoi l'abeille butine l'hymen des fleurs, pourquoi le soleil fait don gratuitement de sa lumière, pourquoi l'homme et la femme sentent monter en eux au même moment le fluide de la reconnaissance et de la fusion, pourquoi le nouveau-né sourit pour la première fois alors que ses yeux distinguent à peine ce qui l'entoure. Sans parler du pourquoi de ces pourquoi. Qui, quoi parle en nous cet idiome intérieur venu du continent intérieur et qui n'est d'abord traduisible dans aucune langue reconnue car poussée vitale dont on ne peut happer avec les mots que la partie infime, quelques ruisselets participant modestement du fleuve caché de sa houle ?

 

Il n'y a d'Etre humain, Abdellatif Laâbi

 

J'atteste qu'il n'y a d'Être humain que Celui dont le cœur tremble d'amour pour tous ses frères en humanité

Celui qui désire ardemment plus pour eux que pour lui-même liberté, paix, dignité,

Celui qui considère que la Vie est encore plus sacrée que ses croyances et ses divinités

J'atteste qu'il n'y a d'Être humain que Celui qui combat sans relâche la Haine en lui et autour de lui

Celui qui, dès qu'il ouvre les yeux au matin, se pose la question :

Que vais-je faire aujourd'hui pour ne pas perdre ma qualité et ma fierté d'être homme ?

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La vérité, Pierre Claverie, ancien évêque d’Oran, 1996

Dès que nous prétendons – dans l’Eglise catholique, nous en avons la triste expérience au cours de notre histoire – posséder la vérité ou parler au nom de l’humanité, nous tombons dans le totalitarisme et dans l’exclusion. Nul ne possède la vérité, chacun la recherche (…) Je suis croyant, je crois qu’il y a un dieu, mais je n’ai pas la prétention de posséder ce Dieu-là, ni par le Jésus qui me le révèle, ni par les dogmes de ma foi. On ne possède pas Dieu. On ne possède pas la vérité et j’ai besoin de la vérité des autres ».

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Des bâteaux, Mannick

 

Je connais des bateaux qui restent dans le port

De peur que les courants les entraînent trop fort

Je connais des bateaux qui rouillent dans le port

A ne jamais risquer une voile au dehors.

 

Je connais des bateaux qui oublient de partir

Ils ont peur de la mer à force de vieillir,

Et les vagues, jamais, ne les ont séparés,

Leur voyage est fini avant de commencer.

 

Je connais des bateaux tellement enchainés

Qu'ils en ont désappris comment se regarder,

Je connais des bateaux qui restent à clapoter

Pour être vraiment sûrs de ne pas se quitter.

 

Je connais des bateaux qui s’en vont deux par deux

Affronter le gros temps quand l’orage est sur eux

Je connais des bateaux qui reviennent au port

Labourés de partout mais plus crânes et plus forts…

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Etre homme, c’est devenir humain, Dietrich Bonhoeffer, pasteur protestant très engagé dans la lutte contre Hitler et qui sera pendu par les nazis en 1945

 

Si la terre a été jugée digne de porter l’homme Jésus, si un homme comme Jésus a vécu, alors et alors seulement il vaut la peine que nous vivions, nous les autres hommes. De même si Dieu a tout créé et veut tout sauver dans son Verbe fait chair, tout ce qui est chair, c’est-à-dire la vie humaine entière, doit être le lieu de sa présence et pas seulement le domaine liturgique, les personnages sacrés, mais aussi la nature. L’« être chrétien » reçoit de l’Incarnation sa signification extrême ultime : c’est être homme, c’est devenir humain au sens plein du mot et, dans le contexte déshumanisant de la prison et des bombardements, le rester.

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Ta beauté, Plotin

 

Si tu ne vois pas encore ta propre beauté, fais comme le sculpteur d'une statue qui doit devenir belle : il enlève ceci, il gratte cela, il rend tel endroit lisse, il nettoie tel autre, jusqu'à ce qu'il fasse apparaître le beau visage dans la statue. De la même manière, toi aussi, enlève tout ce qui est superflu, redresse ce qui est oblique, purifiant tout ce qui est ténébreux pour le rendre brillant, et ne cesse de sculpter ta propre statue jusqu'à ce que brille en toi la clarté divine de la vertu. 

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Dieu ne peut être compris avec des mots humains; Bertrand Piccard, explorateur, médecin psychiatre (fait le tour du monde avec un avion solaire en 2015)

Je ne pense pas qu'on puisse avancer tout seul, il faut toujours quelqu'un sur le chemin, devant.

Je crois toujours que Dieu ne peut pas être appréhendé avec des mots humains. Il est tellement supérieur à l'homme que ce serait prétentieux de notre part de vouloir lui attribuer des émotions, des qualités, ou une volonté humaine. Si Dieu peut être compris avec des mots humains, c'est qu'il n'y a pas de transcendance. Je crois qu'il y a un niveau qu'on ne peut pas comprendre sans nous rapprocher nous-même de Dieu.

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Le Vatican  organisé comme une cour royale ; Thomas Reese, Jésuite

Le Vatican est toujours organisé comme une cour royale du XVIIIe siècle où les princes (cardinaux) et les nobles (évêques) aident le roi (pape) à gouverner la nation (Eglise) Le problème avec une telle structure, c’est qu’on ne peut pas virer des princes et des nobles quand ils se révèlent incompétents. L’Eglise a besoin d’un service civil compétent, non d’une cour.

https://religionnews.com/2019/04/23/three-criteria-to-evaluate-francis-reform-of-vatican-curia/

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Jésus, un homme; Xavier Huot

 

J’ose penser que Jésus a été un homme comme moi et il m’est devenu plus proche. Plus je m’en approche, plus il me fascine car il semble nous devancer de plusieurs longueurs malgré les deux mille ans qui nous séparent. Sa dimension humaine exceptionnelle en fait un contemporain de tous les âges. Je ne sais plus s’il est «dieu », je ne le crois plus vraiment, mais je pense que peu d’êtres humains sont aussi « homme » que lui. Sa transcendance ne m’écrase plus, elle m’encourage à essayer de « devenir moi ».

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Silence,   Monika Sander,

 

Le besoin de silence peut émerger à tout moment, au milieu d’une réunion tendue, après une série de fêtes, en cas de grande fatigue.

Pas un silence pesant ou le silence opaque du mutisme qui n’est que le vide de l’âme. Non, un silence clair et apaisant qui fait taire les bruits qui couvrent la voix intérieure, qui aide à se décentrer de soi pour se mettre à l’écoute et retrouver la paix intérieure. Poser son sac et retrouver la distance, non pour oublier mais pour reprendre du souffle, respirer pour accompagner le souffle de l’Esprit. Une lente prise de conscience de soi qui aide à se déplier, à s’ouvrir, à accueillir pour laisser la lumière de la vie émerger.

 

Cela demande de l’humilité et un regard indulgent sur nos médiocrités mais aussi laisser de la place à l’humour qui relativise et donne la distance.

On peut faire silence n’importe où, milieu des autres – dans la rue par exemple - écouter et contempler pour noter nos goûts, nos résistances et nommer les sentiments qui nous habitent pour laisser une place vivante à notre vocation profonde et donner sens à ce que nous faisons.

Ce n’est pas l’abondance de la science mais le sens et le goût intérieur des choses qui habituellement comblent le désir de l’âme, disait Ignace de Loyola, le fondateur de la Compagnie de Jésus.

 

Le silence peut nous aider quand :

La haine déboule – stridente

Une voix singulière – violente

Une crue de colère.

Comme une vague immense

Elle éclate sur le sable

S’écoule et s’absorbe.

Retour de la paix ?

Le silence est puissant.

 

Démocratie et spiritualité - Janvier 2019

 

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La vie spirituelle,  Bernard Lamy

 

La vie spirituelle, c’est apprendre à lâcher prise pour laisser toute la place à l’Être qui nous habite. La vie spirituelle, c’est conjuguer le verbe être au présent de l’indicatif et au présent éternel. La vie spirituelle, c’est vivre les yeux ouverts, c’est vivre à tombeau ouvert !

 

La vie spirituelle,  Bernard Lamy

 

La vie spirituelle, c’est la non-dualité. Il n’y aura plus rien entre la Vie et ma vie. C’est l’expérience spirituelle du toucher ou mieux de l’effleurement de l’Être à laquelle tout être humain peut accéder, c’est se poser et c’est prendre au sérieux tout ce qui passe dans notre vie et dans le monde.

Meurs et deviens, expir et inspir, mort et résurrection : c’est tout un.

C’est la Pâque permanente, traverser, passer, mourir pour ressusciter.

Les trois détresses, Bernard Lamy

 

Pourquoi le mal, pourquoi la souffrance, pourquoi la mort ? Je vous invite à visiter les trois détresses que tout être humain affronte : la solitude, le non-sens ou l’absurde et l’approche de la mort. Le ciel est en nous avec sa beauté, sa légèreté, son immensité ,  certes ;  mais  il n’y a pas que le ciel en nous, il y a aussi l’enfer : où cours-tu ? Ne sais-tu pas que l’enfer est en toi ? L’enfer qui s’appelle : solitude, souffrances, absurdités, non-sens, violences et… mort.

Bernard Lamy

 

Le dialogue ; Jean Fontanieu

 

Si je te parle, je te considère ; si je te considère, je comprends que tes besoins sont semblables aux miens et j’ai moins tendance à vouloir te voler, à m’accaparer nos richesses communes à ton détriment.

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Attendre l'inattendu; Christian Bobin

Sans doute l'avez-vous remarqué : notre attente - d'un amour, d'un printemps, d'un repos - est toujours comblée par surprise. Comme si ce que nous espérions était toujours inespéré. Comme si la vraie formule d'attendre était celle-ci : ne rien prévoir, sinon l'imprévisible. Ne rien attendre, sinon l'inattendu.

Lire quelqu'un; Christian Bobin

Aimer quelqu'un, c'est le lire. C'est surtout savoir lire toutes les phrases qui sont dans le cœur de l'autre, et, en le lisant, le délivrer. C'est déplier son cœur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère. Il y a plus de texte écrit sur un visage que dans un volume de la Pléiade et, quand je regarde un visage, j'essaie de tout lire, même le notes en bas de pages. Je pénètre dans les visages comme on s'enfonce dans un brouillard, jusqu'à ce que le paysage s'éclaire dans ses moindres détails.

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S'engager, c'est accepter la condition humaine - Emmanuel Mounier

 

Nous ne nous engageons jamais que dans des combats discutables sur des causes imparfaites. Refuser pour autant l’engagement, c’est refuser la condition humaine. On parle toujours de s’engager comme s’il dépendait de nous : mais nous sommes engagés, embarqués, préoccupés. C’est pourquoi l’abstention est illusoire.

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Arbre et pirogue - Mythe Mélanésien de l’île du Vanuatu

 

Tout homme est tiraillé entre deux besoins, le besoin de la Pirogue, c’est-à-dire du voyage, de l’arrachement à soi-même, et le besoin de l’Arbre, c’est à dire de l’enracinement, de l’identité, et les hommes errent constamment entre ces deux besoins en cédant tantôt à l’un, tantôt à l’autre ; jusqu’au jour où ils comprennent que c’est avec l’Arbre qu’on fabrique la Pirogue.

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Vivre sans fuir ni la vie ni la mort - Jacques Bufquin

 

Vivre nos humaines vies mortelles, tout simplement, pleinement, en vérité, sans fuir ni la vie ni la mort, sans culpabiliser.

Manger, grandir, jouir en savourant si possible jusqu’à la dernière goutte cette vie où l’esprit et le corps, les nôtres et ceux des autres, sont intimement liés, où le ciel et ce que nous appelons peut-être dieu sont au cœur de l’humain et nulle part ailleurs.

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Défendre l’environnement est une urgence - Lambert Wilson

Nous vivons une époque de destruction massive et rapide de l’environnement. L’heure n’est plus aux questionnements, mais à l’action. Il y a des choses qui me scandalisent. Par exemple, on s’entête dans l’énergie nucléaire ou dans l’agriculture industrielle, alors même qu’on sait que des solutions plus saines et plus sûres existent. C’est absurde !

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La tolérance - Robert  JOLY

 

La tolérance, c’est le respect des personnes en tant que porteuses de croyances, de convictions. Mais la tolérance ne peut exiger, en plus du respect des personnes, le respect des idées des personnes … Les idées ne sont pas faites pour être respectées, l’irrespect ne fait pas de mal à une idée ! Elles sont faites pour être analysées, améliorées ou abandonnées … Pour l’incroyant, la foi n’est qu’une croyance comme une autre. En exiger le respect de la part de l’incroyant, c’est vouloir interdire le débat d’idées. C’est intolérable !

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Avant ton prochain, tu commenceras par t’aimer - Pascal Hubert

 

Commencer par s’aimer, intégralement. Voilà le difficile pour qui a connu l’abandon, la solitude, la maltraitance ou toute autre épreuve. Pourtant, c’est par là qu’il nous faut commencer. S’autoriser à s’aimer, rejoindre peut-être l’enfant qui dort en soi. Rejoindre son cri silencieux, son angoisse mutique, son innocence originelle. Se donner à soi-même ce que nous n’avons peut-être pas reçu enfant. Cet enfant, qui a parfois subi l’horreur, n’est responsable de rien. « Regarde-le enfin, tends-lui la main. » Pour le sortir peu à peu, du gouffre où il est peut-être tombé.    

hubert.pascal333@gmail.com

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Vieillir avec la pensée, c’est la jeunesse - Jean-Marie Kerwich

L’âge qu’on me donne n’existe pas. L’ordre numérique des hommes me laisse absent. Je suis fatigué, c’est tout. C’est l’homme qui fait vieillir le temps. L’homme trace des rides sur le visage du temps. Il les trace avec son ignorance. Vieillir est une belle demeure, on s’y sent bien. Les yeux n’ont pas besoin de voir plus que le lever du soleil et son coucher. Les pas dégustent lentement le doux cheminement du regard sur le geste d’un arbre ou le rire d’une fleur, l’extraordinaire ironie d’un clochard qui se moque des gens qui se prennent au sérieux. La vieillesse bien acquise sait rajeunir le visage de la grande pensée. Vieillir avec la pensée, c’est la vraie jeunesse.

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Gitta Mallasz     (1907 -1992)

Vendredi 24 décembre 1943 – Noël (Entretien  avec Lili) – Avec ses trois amis juifs, Joseph qui sera déporté en juin 1944, Lili et Hanna le seront en décembre 1944 et mourront à Ravensbrück. Gitta, la survivante, non juive, rend compte de l’extraordinaire dialogue avec une Entité supérieure, dans la grande tradition juive

  

Dialogue avec une Entité supérieure, dans la tradition juive :  

« Un ange est descendu du Ciel … » (Noël hongrois très ancien)

Il ne faut pas vous hâter d’aller vers la lumière. La lumière sera partout et il n’y a plus de Bethléem.

J’annonce un nouveau Noël qui ne sera pas suivi de Pâques. Pâques qui déjà maintenant est une coquille vide.

Voici comment on révère aujourd’hui la lumière, l’ancienne lumière, en étouffant les flammes (allusion à la guerre).

Sur la pierre nue, dans la paille réchauffée par le souffle des animaux, est couché le Nouveau-né … en vous.

La pierre est bonne, la paille est bonne, le souffle chaud est bon. L’étable délabrée et le froid et l’obscurité dehors, tout cela est mauvais. N’ayez pas peur ! Le dragon n’atteint pas le Nouveau-né ! L’ancien dragon est à côté de son arbre. La pomme rouge n’a plus d’attrait. Vois-tu le Nouveau-né ?

Lili : Non.

- Pourtant, vois-Le !

Tu crois LE faire naître, mais c’est LUI qui t’a fait naître. »  

Société de "consommation"  Bernard Lérivray en 1968

La jeunesse étudiante refuse cette société où tout est orienté vers la « consommation », où la valeur de la personne s’identifie à son salaire, à sa situation, où le mobile de toute action est le profit, l’argent, pour une civilisation de l’automobile, du réfrigérateur, de la télévision, de l’appartement de luxe … Elle refuse les carrières qui ne représentent rien d’autres que des espoirs matériels. Elle ne veut pas entrer dans le « Système » de ses pères, elle refuse l’avachissement des mentalités occidentales où la valeur spirituelle de l’homme se perd.

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Certains vestiges de notre passé …  Douglas Kennedy
 

Est-il réellement possible de toujours regarder en avant, comme on nous encourage sans cesse à le faire, ou bien devons-nous garder certains vestiges essentiels de notre passé, si douloureux soient-ils, comme un rappel que certains aspects de la vie nous transforment si profondément qu’ils nous habitent à jamais ? Pouvons-nous vraiment refermer la porte sur ce qui continue à nous hanter ?

 

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Comment pouvons-nous les renvoyer à la mort ?    Jean-Marie Gustave Le Clézio

 

La migration n'est pas, pour ceux qui l'entreprennent, une croisière en quête d'exotisme, ni même le leurre d'une vie de luxe dans nos banlieues de Paris ou de Californie. C'est une fuite de gens apeurés, harassés, en danger de mort dans leur propre pays. Pouvons-nous les ignorer, détourner notre regard ? La responsabilité, ce n’est pas une vague notion philosophique, c’est une réalité ...

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Tout peut-il devenir une marchandise ?  Jean Debruynne

 

Tandis que maintenant la mondialisation ne cache plus ses ambitions où tout doit devenir une marchandise, la vie comme la mort, l'hôpital autant que l'école, l'Homme autant que les choses, c'est alors justement que le langage poétique cesse d'être un passe-temps pour devenir un acte de résistance.

 

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Dieu, c'est vous, c'est moi;    Lara Fabian
 

Je ne crois pas que Dieu soit une personne.
Dieu, c'est le souffle du vent dans une feuille, c'est le sourire de ma fille,
c'est cette merveilleuse orchidée devant nous sur cette table.
Dieu, c'est vous, c'est moi, c'est chaque homme et chaque femme sur cette terre.
Méditer, prier, c'est aller en soi, vers cette parcelle divine qui nous relie aux autres et au monde. C'est oser entrer dans sa vie, oser vivre... le cœur ouvert.

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Notre planète est aujourd'hui cet avion;  Gaël Giraud, économiste, jésuite
 

"Si l'on vous disait que l'avion dans lequel vous vous apprêtez à monter a une chance sur dix de s'écraser, vous refuseriez de monter à bord. Notre planète est aujourd'hui cet avion". (Si les nations (unies) tiennent les engagements affichés à la COP21, l'élévation moyenne de la température moyenne à la surface du globe devrait avoisiner 3,5°C. Mais cette élévation moyenne est compatible avec une élévation extrême de +6°C, qui a environ 1 "chance" sur 10 de prévaloir. La survie de l'humanité serait en jeu.)

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Porter son regard sur son obscurité;     Carl Gustav Jung
 

Ce n'est pas en contemplant la lumière que l'on devient lumineux, mais en portant son regard sur sa propre obscurité, ce qui est beaucoup plus impopulaire parce que beaucoup plus difficile.

 

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 Être nu évoque l'intime et le fragile;  Antoine Nouis
Se dénuder, c’est retirer ses masques et ses maquillages, et se tenir devant son prochain tel qu’on est, avec ses faiblesses et ses cicatrices, ses blessures et ses fragilités. Un couple est un nu devant une nue, un pauvre devant une pauvre, un fragile devant une fragile. Il faut du temps, de la confiance et beaucoup d’amour pour être vraiment nu. - (Amour, désir et beauté dans la bible)

Rester amoureux.  Antoine Nouis

Dans La Petite Marchande de prose de Daniel Pennac, le narrateur dit : « Je t’aimerai toujours », et la femme répond : « Contente-toi de m’aimer tous les jours. »
Tomber amoureux est à la portée de tout le monde, rester amoureux est plus rare, cela demande d’aimer encore ce que l’on a aimé une fois, donc d’aimer vraiment. Pour cela, la fidélité est fondamentale.

 

Le fondamentalisme; Antoine Nouis

Le fondamentalisme est la position de ceux pour qui la Bible rapporte les faits tels qu’ils se sont déroulés, depuis la création du monde jusqu’à l’annonce du retour du Christ. La liste de ces fondamentaux repose sur l’inerrance de la Bible, c’est-à-dire son infaillibilité. Les fondamentalistes croient à la création du monde en sept jours, à la naissance virginale de Jésus, à son humanité exempte de péché, à ses miracles, à sa mort expiatoire et rédemptrice, à sa résurrection corporelle, à son ascension, à son œuvre médiatrice et à son retour personnel dans la puissance et dans la gloire.

Le fondamentalisme est une idolâtrie, car, en enfermant Dieu dans une doctrine, il le réduit à la compréhension que nous en avons. La démarche croyante conduit à faire entrer le texte fondateur en résonance avec la vie pratique, nos questions, nos sentiments, nos peurs et nos soucis. Que ce soit dans le christianisme ou l’islam, Dieu appelle le fidèle à l’aimer avec toute son intelligence, ce qui revient à ne jamais abandonner le chantier de l’interprétation.

(pour en savoir plus, cliquer http://www.ecoutetpartage.fr/spiritualite.htm#La_dérive_fondamentaliste)

 

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Face à la barbarie, le mystère du Bien.  Martin Steffens
 

L’amour n’est pas une solution, car la barbarie, ou le Mal, n’est pas un problème à résoudre, mais un mystère à endurer. Et nous l’endurons à la faveur d’un autre mystère, plus ample et plus profond : le mystère du Bien, le mystère, discret, mais efficace, de cet amour qui quotidiennement, gratuitement, se donne et se reçoit ...

 

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Chassez de votre vie les doutes et les soucis.  Geofranc
 

"Ne les tolérez pas un seul instant.
Fermez-leur portes et fenêtres, comme vous le feriez pour un voleur.
Quels plus grands trésors pourriez-vous en effet posséder qu'une Paix, un Repos et une Joie véritables ?
Or ce sont précisément ces trésors-là que vous dérobent le doute, la crainte et le découragement.
Entrez dans chacune de vos journées l'amour au cœur et le rire aux lèvres.
Faites face à l'orage".

 

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 « La laïcité, ça repose Dieu » ; Marie-Christine Bernard :

 

Comment reconnaitre une personne disciple du Christ ? En ceci : elle prend l’Evangile au sérieux pour s’en inspirer quant à la conduite de sa vie, son engagement dans la cité, son désir d’amour ; elle ne prétend pas posséder la vérité, la Vérité !, ni être sainte, ni avoir tout compris sur tout, surtout sur Dieu ; elle se comprend en route de foi, en croissance de sagesse, sans jamais se sentir arrivée ; elle vit son humanité sur le mode positif d’une intériorité ouverte et confiante et d’une recherche de relations authentiques et constructives ; elle aime la vie à la manière de l’Evangile, quand, sous les mots, les gestes, la trajectoire de Jésus, elle se répand et bondit et s’ouvre à la joie en dépit des épreuves de l’existence.

Ces personnes sont chrétiennes, même si elles ne se (re)trouvent pas, ou plus, dans l’institution qui prétend porter le message chrétien.

 

 

Accord et uniformité ; Marie-Christine Bernard,

 

Tant qu’on sera prisonnier d’un imaginaire qui confond accord et uniformité, le terrain sera miné par la violence, feutrée, mais bien réelle, qui cherchera à réduire l’autre au même (1), soi-même étant au fond l’idéal vers lequel on cherchera à amener, sinon à réduire, l’autre. C’est terrifiant. Comme si l’Esprit ne pouvait pas souffler chez l’autre aussi, quand bien même il me dérange !  Et comme si, de mon côté, ce que je dis, prétends, défends, relevait seulement de cet Esprit, sans aucun mélange d’intérêt personnel, de vanité, de pauvreté intellectuelle et spirituelle. Quel aveuglement ! Qui suis-je pour te juger ? Qui es-tu pour me juger ? Et si on faisait plutôt un bout de route ensemble ? Sans chercher à convaincre. Juste essayer de comprendre. Cette invitation nous concerne tous.

 

(1)  "comme moi, tout pareil"; Quand on aspire à ce que tout le monde soit "comme moi", (et par extension, comme "nous" = notre parti, notre église, notre mouvement, notre sensibilité, etc.), on opère une réduction de l'autre au même. C'est  un refus d'altérité.

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Christ revient sans cesse avec les personnes en détresse; Frère Dominique Collin

 

Il fut un temps où l’on attendait le messie; il devait venir pour tout arranger, tout allait changer pour le mieux. Ce messie est venu et on ne l’a pas reconnu. Pourquoi ? Parce qu’il n’a pas répondu à nos attentes …

Le Christ ne cesse de venir, il ne cesse de venir jusqu’à nous, certes de manière incognito, mais pourtant tout à fait reconnaissable puisqu’il vient à nous sous la figure de l’homme et de la femme en détresse. Le Christ est venu il y a deux mille ans pour nous apprendre qu’il ne cesse de venir en s’identifiant à celles et ceux qui manquent de nourriture, d’attention et d’amour. Il est de coutume de dire que le Christ reviendra à la fin des temps; mais cette conception est naïve et, pour tout dire, assez fausse…

Le testament du Christ ne nous demande pas de l’attendre mais de le recevoir dans la personne de celui qui souffre. Ou, s’il convient de désirer la venue du Christ, son attente n’est pas autre chose que notre vigilance à le rencontrer tous les jours, lorsque nous acceptons de fendre la cuirasse de notre égoïsme. Il faut donc le dire avec force: il n’y a pas d’autre venue du Christ à espérer que celle-là, quotidienne, en quelque sorte ordinaire.

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Qu'est-ce que la voie de l'intériorité ?

ou le chemin de transformation ?   Graf Dürckheim

 

La voie et la manière dont l'homme, en acceptant la souffrance de sa finitude, ranime sans cesse l'étincelle de l'infini qui l'habite. C'et par cet embrasement de l'infini qu'il apprend à reconnaitre la formule du devenir de son Être essentiel et commence à mourir et à renaitre sans cesse à quelque chose de nouveau

La feuille et l’arbre ; Karlfried Graf Dürckheim

Si la feuille n’a de sa condition de feuille qu’une représentation où elle se distingue de l’arbre, naturellement elle sera effrayée quand viendra l’automne. Elle craindra de se dessécher, de tomber et, finalement, de devenir poussière. Mais si elle saisit réellement qu’elle est elle-même l’arbre dans sa modalité de feuille et que la vie et la mort annuelles de la feuille font partie de la nature de l’arbre, elle aura une autre vision de la vie. Pour la saisir au fond d’elle-même, il faut de nouveau cette conscience intime où la feuille perçoit sa nature essentielle comme modalité du Tout, modalité qu’elle vit en lui. C’est seulement dans la mesure où, dans sa condition de feuille, elle se sent elle-même arbre qu’elle tombera sans crainte ni révolte. Avec les autres feuilles, elle accomplira le naître et disparaître par lequel l’arbre vit son destin dans un éternel « meurs et deviens ».

La feuille des arbres ; Graf Dürckheim

 

La feuille des arbres si elle n’était que feuille serait triste à l’automne à l’idée de jaunir, de tomber et donc de mourir. Supposons maintenant que la feuille puisse avoir conscience que ce qui vit en elle n’est pas seulement la feuille mais en même temps l’arbre ; elle saurait alors que sa vie et sa mort annuelles sont un mode d’être de l’arbre, elle serait consciente que la vie de l’arbre est en elle, que la Vie inclut non seulement sa petite vie mais sa petite mort. Et instantanément, l’attitude de la feuille, face à la vie, et face à la mort serait transformée ; l’angoisse disparaîtrait et tout prendrait un autre sens.

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Vivre, c’est créer et entretenir des relations;  Association Interaction

Nous avons beau savoir que le tout est plus que la somme des parties, qu’il s’agisse d’une société, d’une famille, d’une équipe, d’un corps humain, d’un cerveau, nous avons du mal à réaliser que ce qui fait la vie, la valeur de l’ensemble, ce sont les liens, les interactions transformatrices entre leurs différents éléments. (Plus les échanges sont denses, riches, plus l’ensemble est capable d’évoluer). Quand les échanges sont pauvres et se raréfient, tout système court à sa perte. Vivre, c’est créer et entretenir des relations.

http://interactions.asso.fr/interactions_toulouse.phpHaut de page

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Vie spirituelle, vie qui a du sens, vie universelle Abdenour Bidar ; Les Tisserands

Que les uns parlent de « vie spirituelle » là où les autres parlent de « vie qui a du sens », peu importe. Que les uns parlent de « présence de Dieu » lorsqu’ils font l’expérience de quelque chose qui les appelle et les dépasse, que d’autres parlent de vie universelle, et d’autres encore de grande fraternité humaine, quelle différence au fond ? L’important est de se retrouver tous ensemble dans quelques convictions fondamentales : chacun d’entre nous est relié à plus vaste que lui, qui le fait grandir ; le petit moi n’est rien tout seul ; seule une nouvelle culture des liens nous fera sortir de toutes nos fractures –intérieures, sociales, écologiques.

Le Triple Lien ; Abdenour Bidar ; Les Tisserands

C’est à une véritable libération en moi, à une véritable dilatation et transformation vécue en mon être même, que j’assiste lorsque je tisse l’un ou l’autre des trois fils du Triple Lien : lorsque je m’approfondis en m’aventurant à l’intérieur de moi-même, loin de la surface, dans la méditation ou le recueillement ; lorsque je m’ouvre à une fraternité plus universelle, qui m’apprend à appeler « mon frère » ou « ma sœur » non seulement mon coreligionnaire, ou celui qui vient du même pays que moi, mais tous mes semblables humains ; lorsqu’enfin dans la contemplation de la nature je m’y sens intégré comme la partie d’un tout.

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Ephémère et éternel ; Philip Simmons

 

Si nous acceptons que nous sommes éphémères, si nous lâchons prise au lieu de nous accrocher à la vie ordinaire, alors nous nous ouvrons à la grâce. Si nous restons calmes à l'idée de notre mort, si nous avons le courage de regarder le visage d'un enfant et de dire : "Cette fleur aussi se fanera et disparaitra", si nous sentons la proximité de la mort et reconnaissons qu'elle est aussi légitime que la naissance, alors nous sommes transportés vers ce rivage lointain où la mort ne nous effraie plus et où nous accédons à la part d'éternité que la vie nous réserve.

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Ce monde n'est pas fait pour nous ; Céline Minard, romancière

 

Ce monde n'est pas fait pour nous. Il n'est fait pour personne, pour rien, et chacun s'adapte.
Le monde n'est fait ni pour la fleur ni pour l'arbre, mais chacun s'arrange. Et c'est bien.
Pas la peine de vouloir maîtriser, dominer un monde qui n'est pas fait pour nous. On n'en a pas la charge.
Qu'est-ce qui dépend ou pas de nous ? Comment faire la part des choses ?
Cel
a semble simple, mais c'est en fait très compliqué.

 

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L’avenir de l’Eglise ; Joseph Moingt

 

L'Eglise ne rentrera pas en communication avec ce monde tant qu'elle n'aura pas donné figure, en elle-même, à la liberté dont l'Evangile est la source .... L'avenir de l'Eglise, c'est de laisser ses fidèles aller au monde, y implanter des communautés de disciples ouvertes à la vie des autres, y témoigner de la liberté qu'ils tiennent du Christ et de la vitalité de l'Evangile, en assumant pleinement la responsabilité de leur existence chrétienne engagée dans la vie du monde.

 

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Parler de Dieu ; Bernard Feillet

 

Quand je parle de Dieu, je ne parle que de moi…

De mon désir que j’appelle  « ma foi »,

De mon attente que j’appelle « espérance »,
De ma présence inventive dans le devenir de l’humanité que j’appelle « l’amour ». 
Il n’y a pas de théologie qui puisse échapper au champ clos de notre connaissance humaine.
On peut même traduire cette expérience fondatrice en quelques mots décisifs : il ne s’agit pas de « Dieu » quand je prononce le nom de dieu,

Mais de mon humanité traversée par le désir de l’infini insaisissable.

 

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Transcendance ; Marion Muller-Collard, Théologienne

La transcendance, c’est la conscience de se savoir traversé par quelque chose d’autre que soi. L’humilité de se savoir redevable – de savoir que je ne suis ce que je suis que parce que je suis « traversée ». Par Dieu, et par les autres : leurs propres inspirations, leurs visions, leurs colères, leurs désirs.

Je fais souvent cette prière à Dieu en lui demandant de me compléter.

La transcendance en politique, ce pourrait être d’adresser cette prière aux autres. Au lieu de « détenir » le pouvoir, le partager avec d’autres et leur dire : « Complétez-moi ».

 

L’intranquillité; Marion Muller-Collard 

Tu te trouves dans cette zone d’inconfort de la vie, dans l’entre-deux d’un choix, dans l’après d’une déchirure, dans l’avant d’un risque, dans le regret ou dans la peur.

Tu te trouves à la margelle du puits, à la frontière de tous tes vertiges et tu voudrais combler la bouche noire et insondable.

Tu perdrais alors toute chance de faire remonter, des profondeurs, une eau vive.

Alors puise.

Ne t’épuise pas en dispersant ton écoute, écarte-toi des vains conseils de ceux qui ignorent le risque et se parlent eux-mêmes.

Bois à la source de ton courage.

 

Puise,

Jette loin le seau qui sonde au plus profond pour y trouver l’eau claire

Ne t’épuise pas à croire en quelques solutions

Garde ta soif intacte, elle te relèvera.

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Vie contemplative ; Thomas Meurton, moine cistercien

Le contemplatif est celui qui s'est risqué dans un désert de l'esprit au delà du langage, au delà des idées, en ce lieu où Dieu se trouve dans la simplicité de la confiance pure. Dès lors, le message du contemplatif ne sera pas de vous inviter à chercher votre voie dans la jungle du langage. Que vous le compreniez ou non, Dieu vous aime, il vit en vous. Il vous offre une lumière qui ne ressemble à rien de ce que vous avez pu trouver dans les livres ou entendre dans les sermons.

Le contemplatif n'a rien à vous dire si ce n'est pour vous rassurer, car si vous osez pénétrer votre propre silence, alors vous arriverez jusqu'à la lumière et à cette capacité de comprendre au delà des mots ce qui est trop proche pour qu'on l'explique.

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Un homme simple ; Montesquieu

 

Un homme simple qui n'a que la vérité à dire est regardé comme le perturbateur du plaisir public.

On le fuit, parce qu'il ne plaît point ;

on fuit la vérité qu'il annonce, parce qu'elle est amère ;

on fuit la sincérité dont il fait profession, parce qu'elle ne porte que des fruits sauvages ;

on la redoute, parce qu'elle humilie, parce qu'elle révolte l'orgueil, qui est la plus chère des passions, parce qu'elle est comme un peintre fidèle, qui nous fait nous voir aussi difformes que nous le sommes.

 

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 Opinions ci-dessus non transcrites dans le document "OPINIONS"

réalisés en mars 2016

 

Parler de Dieu ; M. Thérèse Abela ;

Pour moi, Dieu est Mystère. Il est l'Inconnaissable, l'Indicible. "Pourquoi jacasses-tu au sujet de Dieu ? Tout ce que tu peux dire de lui est contraire à la vérité." (Maître Eckhart)  "De Dieu, on ne peut rien dire." (Karl Rahner). Donc arrêtons d'en parler sans cesse.

Mais l'homme peut se laisser habiter par ce mystère de Dieu, même sans le connaître. Il est "ce qui est de moi, qui ne pourrait être sans moi et qui n'est pas que de moi." (M. Légaut).

Je peux alors parler de divin en l'homme, d'énergie divine, de souffle créateur, de réalité ultime, du moi profond, du moi essentiel, du Soi, du Je, de l'Etre..."Dieu ne fait pas nombre avec l'homme" disait Maurice Bellet. Je souscris. 

Mais le langage qui fait de Dieu un personnage extérieur dont on décrit le fonctionnement et auquel on attribue des qualités et des sentiments humains me le rend étranger.

 

Ainsi, et pour cette raison, je ne peux pas dire :

.Dieu est Trinité ;

.Dieu est père (ou mère) ;

.Dieu nous aime ;

.Dieu s’est fait homme ;

.Dieu accueille, pardonne ;

.Dieu est créateur, tout-puissant, glorieux ;

.Dieu est faible, fragile, vulnérable ;

.Dieu possède le règne, la puissance et la gloire ;

.Dieu veille sur la vie des hommes et du monde ;

 

Pour moi, il n'y a ni parole de Dieu, ni gloire de Dieu, ni dialogue avec Dieu, ni manifestation de Dieu puisque Dieu ne m'est pas extérieur.

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Je regrette d'être née arabe ; Fawzia Zouari, (écrivaine et journaliste tunisienne)

 

Les jours où je me réveille devant le spectacle de gueules hirsutes prêtes à massacrer au nom d’Allah et où je m’endors avec le bruit des explosions diffusées sur fond de versets coraniques.

Les jours où je regarde les cadavres joncher les rues de Bagdad ou de Beyrouth par la faute des kamikazes; où des cheikhs manchots et aveugles s’arrogent le droit d’émettre des fatwas parce qu’ils sont pleins comme des outres de haine et de sang; où je vois des petites filles, les unes courir protéger de leur corps leur mère qu’on lapide, et les autres revêtir la robe de mariée à l’âge de 9 ans.

Et puis ces jours où j’entends des mamans chrétiennes confier en sanglotant que leur progéniture convertie à l’islam refuse de les toucher sous prétexte qu’elles sont impures.

Quand j’entends pleurer ce père musulman parce qu’il ne sait pas pourquoi son garçon est allé se faire tuer en Syrie.

Je regrette d'être née arabe.

 

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Nous y sommes ; Fred Vargas ;

Nous y sommes. A la Troisième Révolution ...
C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.
La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.
De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau.
Son ultimatum est clair et sans pitié :
Sauvez-moi, ou crevez avec moi.
Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.
Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille –, récupérer le crottin, pisser dans les champs.
S'efforcer. Réfléchir, même.
Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.
Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.
Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.
Pas d'échappatoire, allons-y.
Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.
Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.
A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut-être.
A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.
A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

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Peut-on être agnostique et croyant ? Julian Mellado

Lorsqu’on me pose, parfois, la question : « Dieu c’est quoi » ? Je fais une réponse agnostique : « Je ne sais pas » !

Mais en parlant ainsi je n´ai pas tout dit. Car je suis conscient d’un Dynamisme créateur de vie en moi et autour de moi. Je fais l´expérience au fond de moi d´une Source de compassion, d´un Souffle qui me fortifie, et parfois aussi d’une Voix apaisante. Est-ce la présence de Dieu ? Est-ce ma nature humaine ? Je ne saurais le dire.

Pour moi, Dieu est une expérience, un acte de compassion, un dynamisme d´amour agissant partout, dans tous les êtres. C’est là une attitude de croyant.
Est-il alors possible d´être à la fois agnostique et croyant ? Il me semble que oui et que c’est mon cas.

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Que fais-tu grand’mère ? Joshin Luce Bachoux, nonne bouddhiste

 

Eh bien, vois-tu, j’apprends.

J’apprends le petit, le minuscule, l’infini. J’apprends les os qui craquent, le regard qui se détourne. J’apprends à être transparente, à regarder au lieu d’être regardée.

J’apprends le goût de l’instant quand mes mains tremblent, la précipitation du cœur qui bat trop vite.

J’apprends à marcher doucement, à bouger dans des limites plus étroites qu’avant et à y trouver un espace plus vaste que le ciel.

 

J’apprends avec les arbres, et avec les oiseaux, j’apprends avec les nuages. J’apprends à rester en place, et à vivre dans le silence. J’apprends la patience et aussi l’ennui.

J’apprends à me réjouir au début du printemps et à la fin de l’automne, à voir un arc-en-ciel dans une goutte de pluie.

J’apprends mes erreurs, mes chagrins et mes oublis, et toutes les joies qui se faufilent, poisson d’argent dans la masse de nos vies.

 

J’apprends qu’il n’est pas de temps perdu ni de temps gagné, mais que l’infini est là, dans chaque instant, cadeau trop souvent refusé dans le torrent des jours.

J’apprends qu’il faut aimer, que le bonheur des autres est notre propre bonheur, que leurs yeux se reflètent dans nos yeux et leurs cœurs dans nos cœurs.

  

J’apprends, j’apprends à être vieille.

 

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Profession de foi; Theolib

 

Je ne croirai jamais que Christ est mort pour moi ;
je veux croire qu'il est vivant pour nous tous.

 

Je ne croirai jamais en un dieu qui serait là pour nous juger ;
je veux croire en Dieu qui nous accepte tels que nous sommes.

Je ne croirai jamais que l'enfant qui vient de naître
porte le poids d'un péché qui eut lieu des millénaires avant sa venue au monde.


Je veux croire en la positivité de la vie,

au geste inaugural de commencement absolu, présent en toute naissance.

Je ne croirai jamais qu'il nous faudrait souffrir pour mériter demain un paradis ;
je veux croire au bonheur de la vie,
à la fragilité de l'existence,
à la possibilité toujours donnée d'accéder à la vie éternelle.

Je ne croirai jamais aux histoires de double nature,
de trinité ou d'immaculée conception ;
je veux croire à l'appel de notre Dieu, à la dignité humaine,
à la liberté souveraine de la conscience.

 

Je ne croirai jamais que la nature soit mauvaise et que le corps soit méprisable;
je veux croire que Dieu nous a donné la chance de la vie,
la joie du corps fait pour aimer, le risque de la rencontre,
l'espérance de ce qui vient.

 

Je ne croirai jamais en un Dieu qui ne serait présent que pour les seuls chrétiens;
je veux croire que Dieu est à l'œuvre dans toutes les cultures
qu'il parle au cœur de l'homme,
sans se soucier des frontières artificielles
dans lesquelles nous nous emprisonnons.

 

Je ne croirai jamais que la résignation et l'obéissance soient des vertus;
je ne peux croire qu'à la tendresse partagée, à l'avenir toujours ouvert,
à ce Royaume qu'il nous faut construire, aux côtés de notre Dieu.

 

En Grec, "hérésie" désigne un choix, quel qu'il soit.
Est par conséquent "hérétique" quiconque choisit ce qu'il veut croire.

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Rétribution ; Michel Théron

La vieille théorie théologique de la rétribution consiste à faire un lien entre ce qui nous arrive et ce que nous méritons. Abandonnons cette idée pernicieuse d’un Dieu punissant ou récompensant, que nous formons à notre image. Il n’est que l’alibi de nos peurs et de nos espoirs. Laissons aussi derrière nous toute idée de souffrance expiatoire, et cette double peine qu’est la rétribution théologique.

 C’est bien assez il me semble de dire que parfois nous sommes dans nos vies déjà punis par nos erreurs, sans aller jusqu’à dire que nous devons l’être pour elles. Cette notion manque singulièrement de charité. À un malheur n’en ajoutons pas un autre, en lui adjoignant l’idée d’une culpabilité, et celle d’un châtiment

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Jésus simplement ; Georges Sauvage

Il y a des hommes et des femmes

Qui croient assez en Jésus pour s’inspirer foncièrement de lui dans leur vie, mais sans jamais penser qu’il soit Dieu, Fils Unique, Seconde Personne de la Trinité.

 

Il y a des hommes et des femmes

Qui ayant cru longtemps que Jésus était Dieu, soit par discipline, soit par conformisme, soit par conscience profonde et vivante d’un mystère d’Amour, ont cessé de croire en lui de cette façon, par prise de conscience d’un Jésus, prophète exceptionnel de Dieu, et témoin non moins exceptionnel de la grandeur de l’homme, ferment d’humanité par le témoignage de toute sa vie et de sa mort.

 

Ces hommes et ces femmes

Se trouvent en porte à faux constant et en frustration fondamentale dans les expressions de la vie de l’Eglise, même la plus ouverte ( son type de structure, d’autorité et de partage ; sa prière liturgique, foncièrement trinitaire ; sa façon de parler de Jésus ou de s’adresser à lui ; son interprétation imposée des récits évangéliques) ; sans pouvoir faire état de leurs propres manières d’être disciples de Jésus, de s’inspirer de lui dans leur vie ;  sans pouvoir proposer d’autres types de célébrations qui leur sembleraient plus authentiques.

 

Il nous semble important que ces hommes et ces femmes,

Respectant ceux qui adhèrent au credo officiel de l’Eglise,

Puissent partager entre eux leurs expériences de disciples de Jésus afin d’en mieux déployer la richesse et la fécondité, dans une libre fidélité à eux-mêmes et dans un esprit résolument œcuménique.

                        

 Credo de l’homme ; Georges Sauvage ;

 

Je crois d’abord en l’être humain que je suis,

infime et éphémère, perdu dans cette immense histoire, fragile et précaire, ambigu, complexe à ne pas le croire ! embrigadé, conditionné de mille façons, menacé de mille dangers,

moi-même dangereux quand je dérive au lieu de m’accomplir.

Cocktail singulier, original, unique, de potentialités enfouies, imprévisibles, qui vont se déployer au fur et à mesure des situations, des événements, et surtout des rencontres, des multiples convivialités, informelles ou organiques, harmonieuses ou conflictuelles.

Singulier, mais aussi mystérieux, tant pour moi-même que pour les autres, indéfinissable, inclassable, rebelle à toute nomenclature.

Relié en mon être même, corps, âme, esprit, inséparablement ; à mes environnements naturels, proches et lointains, restreints et immenses ; aux autres êtres humains, visiblement et - tellement plus - invisiblement.

 

Je crois en l’être humain qu’est l’autre, comme je crois en moi ; d’abord en ce qu’il est en lui-même, singulier et mystérieux.

Je crois que je peux être pour lui, comme il peut être pour moi, ferment d’humanité, facteur d’accomplissement humain, mais aussi empêcheur, aliénateur, mystificateur.

Je crois en ce que je dois aux autres, ancêtres ou contemporains ;

Seul, je peux déjà beaucoup ; avec les autres,

 

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Le mépris des pauvres ; Gabriel MARC -

Tout compte fait, il n'y a rien de tellement nouveau au fond depuis les temps bibliques où des prophètes, parfois mal embouchés, fulminaient contre l'insolence des riches et leur mépris des pauvres qu'ilos exploitaient. La mondialisation contemporaine s'est contentée d'élargir l'espace de l'injustice. Elle pouvait "mieux faire".

Jusqu'à quand les peuples vont-ils courber l'échine sans rien dire face à l'arrogance des élites ? Faut-il en arriver à "un nouveau 1789 avec, comme à la Bastille, la prise par le peuple d'une banque centrale" ? Sans aller jusqu'à cette extrémité, on peut, en cette période de vœux, formuler celui, ardent, d'un réveil des peuples pour refuser le primat exclusif de la finance sur l'homme, le saccage de la planète nourricière, la fatalité de la faim, et pour inventer de nouveaux styles de vie et de nouvelles manières de penser. L'énoncé des principes de la destination universelle des biens de la terre et de la promotion du bien commun rappelés inlassablement par les autorités morales, à commencer par l'Eglise, est merveilleux, mais ce serait mieux si l'énoncé devenait réalité.

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Se libérer de la religion ; Jean-Marie Kohler

 C'est l'évangile qui est notre première passion. Et non pas l'Eglise en tant qu'institution sociopolitique qui, trop à souvent, se soucie plus de sa survie que de sa vocation à incarner l'évangile. Mais que cela ne fasse pas oublier que c'est malgré tout par l'Eglise que le message évangélique s'est transmis, et qu'il n'existe peut-être pas d'autres canaux pour continuer à le transmettre.

Dans les faits, l'évangile a été accaparé par les institutions ecclésiastiques. Elles ont voulu s'approprier cette source d'eau vive pour en contrôler le cours, se mesurant au souffle et au feu de l'Esprit pour les diriger. Pourquoi et comment une telle chose a-t-elle été osée, et avec quelles conséquences ? Institution sociale, l'Eglise s'est très tôt alliée aux puissants pour servir sa propre gloire sous couvert de la gloire de Dieu, et ce péché originel la poursuit.

Pour rendre l'évangile au monde, il faut le libérer de la religion qui l'a travesti. L'avenir de Dieu parmi les hommes ne se joue pas dans les sanctuaires et moyennant des rites, ni dans les facultés de théologie. Il se joue dans la splendeur et la boue du monde, dans la jubilation et la détresse des cœurs qui aiment et haïssent, dans l'enfantement, la mort et le désir d'infini. Et ce parmi toutes les nations, toutes les cultures et toutes les religions.

Loin de se réduire aux structures et aux représentations qu'elle a héritées de l'histoire, l'Eglise n'existe pour les hommes et pour Dieu que là où se vit l'évangile. Sans doute lui faudra-t-il, pour renaitre, emprunter des formes et des appellations inédites. Ce n'est pas la continuité apostolique et le droit canon, ni même telle orthodoxie qui la constitue. C'est l'amour et le service des hommes auxquels le Christ s'et identifié.

 

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 Les bienfaits de la réflexion sur l'impermanence ; Khyentsé Rinpotché

La vie est aussi éphémère qu’une goutte de rosée à la pointe d’un brin d’herbe. On ne peut arrêter la mort, de même qu’on ne peut empêcher les ombres de s’étirer au soleil couchant. Vous pouvez être extrêmement beau, vous ne séduirez pas la mort. Vous pouvez être très puissant, vous ne l’influencerez pas davantage. Même les richesses les plus fabuleuses ne vous achèteront pas quelques minutes de vie supplémentaires. La mort est aussi certaine pour vous que pour celui qui a le cœur transpercé d’un poignard.
Lorsque la véritable compréhension de l’impermanence aura commencé à poindre dans votre esprit, vous ne vous laisserez plus emporter par la discrimination entre ami et ennemi, vous serez à même de déchirer l’épais enchevêtrement des activités distrayantes et futiles, vous serez capable de puissants efforts, tout ce que vous ferez prendra la direction du Dharma, et vos qualités s’épanouiront comme jamais auparavant.

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Qui est Dieu pour moi aujourd'hui ? Christiane Janssens,

Je ne sais pas si Dieu existe ! Je suis agnostique mais, agnostique croyante. Je crois en Dieu. Alors, que puis-je en dire ? De Lui, sur Lui, je ne peux rien dire. Moïse l’avait déjà pressenti en écrivant dans la Loi : « Tu ne feras pas d’image de ton Dieu ». Pour moi, s’il ne peut y avoir d’image, tout ce que je pourrais dire ne fera pourtant que construire des images !

C’est ainsi, qu’aujourd’hui, je dirais donc, en conscience, que Dieu m’est révélé par des hommes. Des hommes qui à l’origine appelle dieux, toutes les forces mystérieuses qui les dépassent et qu’ils ne peuvent contrôler. Plus tard, apparaîtra chez nos ancêtres dans la foi, la croyance en un seul Dieu.

Je ne sais de Dieu, que ce que des hommes m’en disent. Et, cela m’intéresse. Je dois constater cependant que leurs histoires, leurs époques, leurs expériences spirituelles ne sont pas les miennes, mais que je les rejoins dans leur désir de recherche de Dieu. Aujourd’hui, des hommes et des femmes, par leurs actes et leurs paroles, sont toujours révélateurs de Dieu pour moi.

Mais non, je ne crois pas que Dieu est une personne. Je crois en une énergie spirituelle, une énergie d’Amour qui m’habite, une énergie qui est au plus profond de moi, une énergie qui me pétrit, une énergie qui déborde de moi. Je ne peux pas être moi-même sans elle, et, quand en toute liberté, je suis en union avec elle, c’est le Divin et l’humain qui communient et : l’Amour jaillit. L’homme a besoin de Dieu, mais Dieu a besoin de l’homme.

Pour moi, l’Amour, c’est Dieu et mon ami Jésus est mon chemin de Dieu. Le Dieu auquel je crois est universel, mais les chemins sont et resteront différents d’après les cultures et les époques.

 

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Indignez-vous ; Stephan HESSEL  , Ancien déporté et résistant, ancien ambassadeur, co-rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l'homme, Stéphan Hessel a 93 ans

 

"Le motif de base de la Résistance était l'indignation. Nous, vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre l'héritage de la Résistance et ses idéaux. Nous leur disons : prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques , intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie.

Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous, d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux. Quand quelque chose vous indigne come j'ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé. On rejoint le courant de l'histoire et le grand courant de l'histoire doit se poursuivre grâce à chacun. Et ce courant va vers plus de justice, plus de liberté ..."

 

"… Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers : pas cette société des sans-papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard des immigrés, pas cette société où l’on remet en cause les retraites, les acquis de la Sécurité sociale, pas cette société où les médias sont entre les mains des nantis, toutes choses que nous aurions refusé de cautionner, si nous avions été les véritables héritiers du Conseil National de la Résistance."

 

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La loi pour la terre ; La création soupire, la planète agonise. Joël Dahan

Personnellement, et même si ce sont les industries qui sont davantage concernées, je veux être contraint à trier, à conso-partager, à lâcher ma voiture, à payer plus cher les produits polluants. Même s’il y aura des renoncements à faire en terme de consommation et si des aides ciblées pour les plus fragiles seront nécessaires pour vivre une transition juste …

La foi en Jésus-Christ invite à vivre l’accomplissement de la loi, faire siens ses commandements, pour ne plus les subir mais obéir librement en reconnaissant le bien-être que je trouve dans cette nouvelle vie limitée, sobre, humble, pour moi-même, les autres et la création.

Comme les Hébreux, je veux être libéré d’un esclavage, celui de la consommation et de la production de toujours plus de richesse, pour faire croître ma liberté, ma relation aux autres et à Dieu. Egocentré, la loi ainsi vécue dans la foi me contraindra à devenir écocentré, centré sur la défense du vivant dans tous mes choix de vie au quotidien. Mais c’est bien la grâce qui me révélera le sens et le bonheur de mon obéissance joyeuse.

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Heureux ceux ; Joseph Folliet ;

Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes :
Ils n'ont pas fini de s'amuser.

Bienheureux ceux qui savent distinguer une montagne d'une taupinière :
Il leur sera épargné bien des tracas.

Bienheureux ceux qui sont capables de se reposer et de dormir sans chercher d'excuses:
Ils deviendront sages.

Bienheureux ceux qui savent se taire et écouter :
Ils apprendront des choses nouvelles !

Bienheureux ceux qui sont assez intelligents pour ne pas se prendre au sérieux :
 Ils seront appréciés de leur entourage.

Heureux êtes-vous si vous savez regarder sérieusement les petites choses et paisiblement les choses sérieuses :
Vous irez loin dans la vie...

Heureux êtes-vous si vous savez admirer un sourire et oublier une grimace :
Votre route sera ensoleillée.....

Au bout de la route ; Joseph Folliet

 

Au bout de la route, il n'y a pas la route. Mais le terme du pèlerinage.

Au bout de l'ascension, il n'y a pas l'ascension. Mais le sommet.

Au bout de la nuit, il n'y a pas la nuit. Mais l'aurore.

Au bout de l'hiver, il n'y a pas l'hiver. Mais le printemps.

Au bout de la mort, il n'y a pas la mot. Mais la Vie.

Au bout fu désespoir, il n'y a pas le désespoir. Mais l'espérance.

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La Fraternité ; Maurice ELAIN ;

 

La fraternité s'apprend. On ne naît pas fraternel, on le devient : comment s'investir dans la relation à l'autre en faisant attention, en étant patient, confiant, bienveillant et disponible...

Le 19 ième siècle a été celui de la conquête politique de la liberté, le 20ième fut celui des conquêtes sociales, de l'égalité, Souhaitons que le 21 ième soit celui de la fraternité universelle.

Nous pourrions alors actualiser la phrase de St Augustin : "sois fraternel et fais ce que tu veux."

La fraternité peut devenir le point de convergence de toutes les sagesses de l'humanité, qu’elles soient religieuses ou profanes. Cette aspiration est présente sous des formes diverses aussi bien dans le Bouddhisme, l'Indouisme, le Confucianisme, dans les religions monothéistes, les philosophies et les morales athées.

Avec la devise :" Fais à autrui tout le bien que tu voudrais qu'il te fasse." toutes les grandes civilisations peuvent se rencontrer sur ce principe.

On ne reconnaît l'humanité de l'autre que si l'oeil du cœur est ouvert.

Tous les chemins de fraternité mènent au divin de l'homme qui est en tout être humain.

 

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 Le pardon et l’oubli ; Jacques Buchhold ;

Quand l’offenseur s’obstine à ne pas reconnaître sa faute, c’est lui-même qui se charge d’un poids insurmontable. 

Même si mon offenseur essaye d’oublier ce qui s’est passé, l’offense demeure devant Dieu. Et le pardon consiste en cette démarche exceptionnelle d’un offensé qui va dire à son offenseur : parce que tu reconnais la faute que tu as commise envers moi, la dette qui demeurait entre toi et moi n’existe plus à mes yeux. Le pardon, ce n’est pas simplement passer l’éponge.

En réalité, celui qui a été le plus blessé par l’offense, ce n’est pas l’offensé... mais l’offenseur ! C’est l’auteur du mal qui, ultimement, est le plus atteint, car le mal qu’il a accompli demeure sur sa tête. C’est comme un poids qui reste, c’est un « découvert sur son compte en banque » qu’il va devoir recouvrir un jour ou l’autre. Et lorsqu’un offensé se dirige vers son offenseur pour le gagner, c’est admirable, parce qu’il a compris que le plus malade dans cette affaire, c’est l’auteur du préjudice.

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Devenir qui nous sommes, Marianne Williamson

Pour certains, notre époque paraît annoncer une Fin, et peut-être parfois l'Armageddon, mais nous nous trouvons en fait à l'aube d'un Début. Il est temps de mourir à qui nous étions pour nous transformer en qui nous sommes capables de devenir. Voilà le cadeau qui nous est maintenant offert : l'occasion de devenir qui nous sommes vraiment.

Gratitude et bonheur, Ben Stein

L’importance de la gratitude tient à sa capacité d’enrichir la vie humaine. Elle élève l’esprit, donne de l’énergie, inspire, transforme. Elle procure du sens en mettant l’existence en valeur comme un présent dans son écrin. Sans elle, la vie peut-être solitaire, déprimante, appauvrie. La gratitude est la clé du bonheur.

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Religion et tolérance, Matthieu Ricard

La religion est un choix personnel. La moitié de l’humanité n’en pratique d’ailleurs aucune. En revanche les valeurs d’amour, de tolérance, de compassion prônées par le bouddhisme concernent tous les humains, et cultiver ces valeurs n’a rien à voir avec le fait d’être croyant ou non.

Religion et tolérance,  Matthieu Ricard

La religion est un choix personnel. La moitié de l’humanité n’en pratique d’ailleurs aucune. En revanche les valeurs d’amour, de tolérance, de compassion prônées par le bouddhisme concernent tous les humains, et cultiver ces valeurs n’a rien à voir avec le fait d’être croyant ou non.

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Espérer contre toute espérance, Frère Roger

En face des sombres pronostics apportés par la prospective, il importe de se souvenir que, dans les périodes les plus difficiles, bien souvent un petit nombre de femmes et d’hommes, répartis à travers le monde, ont été capables de renverser le cours des évolutions historiques, parce qu'ils espéraient contre toute espérance.

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Qu'est-ce que la laïcité ?  (2003) Henri Pena-Ruiz

Certains hommes croient en un dieu. D'autres en plusieurs. D'autres se tiennent pour agnostiques et refusent de se prononcer. D'autres enfin sont athées. Tous ont à vivre ensemble. Et cette vie commune, depuis la première Déclaration des droits de l'homme, doit assurer à tous à la fois la liberté de conscience et l'égalité de droits.

L'Argent (1913), Charles Péguy

L'argent n'est point déshonorant, quand il est le salaire, et la rémunération et la paye, par conséquent quand il est le traitement. Quand il est pauvrement gagné. Il n'est déshonorant que quand il est l'argent des gens du monde. Il n'y a donc, dans les autres cas, je veux dire quand il n'est pas l'argent des gens du monde, aucune honte à en parler. Et à en parler comme tel. Il n'y a même que cela qui soit honorable. Et qui soit droit. Et qui soit décent. Il faut toujours parler d'argent comme d'argent.

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 Gratitude, H.  Nouwen

La gratitude comme discipline implique un choix conscient. C’est étonnant de voir le nombre d’occasions où je peux choisir la gratitude au lieu de me plaindre. Je peux choisir d’être reconnaissant quand je suis critiqué, même si mon cœur réagit avec amertume. Je peux choisir d’écouter les voix qui pardonnent et de regarder les visages souriants, alors que j’entends des paroles de vengeance et vois des grimaces de haine.        

Ébauche d'une critique de l'économie politique (1844), Marx

Si l'argent est le lien qui m'unit à la vie humaine, qui unit à moi la société et m'unit à la nature et à l'homme, l'argent n'est-il pas le lien de tous les liens ? Ne peut-il pas nouer et dénouer tous les liens ? N'est-il pas, de la sorte, l'instrument de division universel ? Vrai moyen d'union, vraie force chimique de la société, il est aussi la vraie monnaie « divisionnaire ».

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Croissance , Philippe Mac Léod

Nous confondons souvent le psychique et le spirituel . La sérénité, la détente, le bien - être sont des résultats appréciables, mais l’âme reste hors d’atteinte. Le psychique ne dépassera jamais la thérapie, qui n’a qu’un but : le mieux - être.

Le spirituel, lui, nous travaille dans une perspective radicalement différente : le plus - être. Par une croissance purement qualitative : il faut qu’il grandisse et que je diminue.

Notre image du divin, Paul Tillich, théologien

Rien ne caractérise autant notre vie religieuse que ces images de Dieu fabriquées par nous. Je pense au théologien qui n’attend pas Dieu parce qu’il le possède enfermé dans une construction doctrinale. Je pense à l’étudiant en théologie qui n’attend pas Dieu parce qu’il le possède enfermé dans un manuel. Je pense à l’homme d’Église qui n’attend pas Dieu parce qu’il le possède enfermé dans une institution. Je pense au fidèle qui n’attend pas Dieu parce qu’il le possède enfermé dans sa propre expérience. Il n’est pas facile de supporter cette non-possession de Dieu, cette attente de Dieu... Il n’est pas facile de prêcher Dieu à des enfants et à des païens, à des sceptiques et à des athées, et de leur expliquer en même temps que nous-mêmes ne possédons pas Dieu, mais que nous l’attendons. Je suis convaincu que la résistance au christianisme vient pour une grande part de ce que les chrétiens, ouvertement ou non, élèvent la prétention de posséder Dieu et d’avoir ainsi perdu l’élément de l’attente.

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La vie est mon école,  Gwendoline (20 ans, détenue à la Maison d’arrêt d’Epinal)

 

La vie est une grande école. Pour tous …

Ma vie est mon école. A moi …

Alors oui, je voudrais être une bonne élève à l’école de ma propre histoire …

 

 

Entrer en relation, Claire Petitmengin

 

Cet état de vulnérabilité, d’humilité, permet une autre manière d’entrer en relation avec autrui. Lorsque nous déposons les armes, que nous n’avons plus de territoire à défendre, de moi à protéger, un grand espace se libère (…). Comme nous n’avons plus besoin des réactions d’autrui pour confirmer notre propre existence, nous devenons capable d’agir de manière vraiment généreuse, c’est-à-dire sans attendre de retour.

  (Rencontrer l’expérience subjective)

 

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Je continuerai,  Abbé Pierre

 

Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir.
Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine.
Je continuerai à construire, même si les autres détruisent.
Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre.

Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité.
Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte.

Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent.
Et je dessinerai des sourires sur des visages en larmes.
Et j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur.
Et j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse.
J’inviterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter…
Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés.

 

Emmaüs est né avec des aigles blessés de toutes catégories; Abbé Pierre

 

Emmaüs est né avec un assassin suicidaire raté, une famille où il y avait deux papas pour une seule épouse, et puis un ingénieur, fils de patron, qui plaque sa femme et ses enfants pour s’engager dans la Légion étrangère ! Bref, avec des aigles blessés de toutes catégories.

Et tel me semble bien être le cœur humain : tissé d’ombres et de lumière, susceptible d’actes héroïques et de terribles lâchetés, aspirant à de vastes horizons et butant sans cesse sur toutes sortes d’obstacles, le plus souvent intérieurs.

 

L’homme porte en lui une aspiration à l’infini, à l’éternité, à l’absolu; Abbe Pierre

 

Nous portons en nous des aspirations. Celle de connaître, d’aimer, de donner, de recevoir, d’agir de façon exaltante, de dépasser ses limites. Si nous les avons portées pendant des dizaines d’années pour rien, sans qu’elles ne soient jamais satisfaites, nous avons le sentiment d’avoir raté notre vie. Nous avons alors besoin d’être sauvés de la désillusion négative : nous avons perdu nos illusions ainsi que notre enthousiasme.

L’homme porte en lui une aspiration à l’infini, à l’éternité, à l’absolu, et il vit dans le fini, le temps, le relatif. Il est fondamentalement, ontologiquement, insatisfait. S’il n’en prend pas conscience, il reporte ses aspirations les plus profondes dans le domaine de l’avoir : il est sans cesse en quête de biens matériels et de plaisirs immédiats qui ne pourront jamais le combler. Il sera alors éternellement insatisfait, car il se trompe sur la nature du véritable bien.

S’il n’est pas lucide, il peut aussi se mentir à lui-même et vivre dans l’illusion d’être comblé ou de pouvoir le devenir par des moyens erronés. Mais n’est-ce pas cesser d’être un homme que de se sentir satisfait ?

On a également besoin d’un salut quand on est malade, souffrant, dans la misère. Quand la vie n’est qu’une longue suite d’épreuves et de difficultés en tout genre. C’est ce salut que nous propose l’Ecriture quand elle nous dit : l’amour est fort comme la mort. Et c’est cela l’Espérance : à la mort, toutes les limites qui s’imposaient à moi, toutes les épreuves aussi, cessent pour faire place à une plénitude de joie et d’amour.

 

« Dieu, qu’est-ce que c’est ? »;   Abbé Pierre

 

La joie que tu ressens après une journée généreuse de rude travail, c’est le don le plus merveilleux qui puisse exister, ce que les théologiens appellent le don de sagesse. La sagesse, ça ne veut pas dire être sage, ne pas faire de sottises. La sagesse, c’est « sapere », le mot latin qui signifie « savourer », « goûter ». C’est Dieu que tu rencontres et qui chante en ton cœur.

 

Je crois en Dieu Amour; Abbé Pierre

 

Je ne crois pas à Dieu. Je ne crois pas en Dieu. Je crois en Dieu Amour en dépit de tout ce qui semble le nier. C’est son être même d’être Amour, c’est sa substance. C’est pourquoi je suis convaincu que le partage fondamental de l’humanité ne passe pas entre ceux que l’on dit croyants et ceux que l’on nomme ou qui se nomment eux-mêmes non- croyants. Il passe entre les « idolâtres de soi» et les « communiants », entre ceux qui devant la souffrance des autres se détournent et ceux qui luttent pour les libérer. Il passe entre ceux qui aiment et ceux qui refusent d’aimer.


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Résister contre deux barbaries, Edgar Morin

 

Aujourd'hui, contre quoi faut-il résister ? Il faut résister contre deux barbaries : l'une que nous connaissons qui se manifeste par des attentats et les fanatismes les plus divers ; et l'autre, celle de la barbarie du calcul, du fric et de l'intérêt. Tout le monde aujourd'hui devrait résister contre elles.

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Pouvoir de la parole véridique Vaclav Havel

Il est manifeste qu'un seul homme, en apparence désarmé mais qui ose crier tout haut une parole véridique, qui soutient cette parole de toute sa personne et de toute sa vie, et qui est prêt à le payer très cher, détient, aussi étonnant que cela puisse paraître et bien qu'il soit formellement sans droits, un plus grand pouvoir que celui dont disposent dans d'autres conditions, des millions d'électeurs anonymes.

 

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Confiance et partage, Maria  (Roumaine) de Taizé

J’ai grandi dans un village de Roumanie avec une vie très simple. J’ai beaucoup appris à propos de la confiance et du partage. Nos portes sont toujours ouvertes et nos voisins peuvent venir à l’intérieur de notre maison comme chez eux ; s’ils ont besoin de sel ou d’huile par exemple et que nous sommes absents, ils peuvent se servir sans nous demander. Tout tourne autour de la confiance, du partage et de l’aide mutuelle. Nous coopérons aussi beaucoup. Dans l’agriculture, chacun aide son voisin à tour de rôle afin de terminer le travail plus rapidement. Je crois que c’est cela la solidarité ; la confiance, la coopération, l’amour et être là pour les autres. Tout cela je l’ai appris où j’ai vécu et j’en suis reconnaissante car j’ai découvert ces valeurs qui sont celles des gens simples et humbles.

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Faire le premier pas, Julia (Allemande) de Taizé

Je pense qu’il est important pour moi d’être consciente de mon environnement et des personnes que je peux y rencontrer – simplement en essayant d’être ouverte et amicale et de faire le premier pas si nécessaire. Engager la conversation est souvent le seul obstacle à franchir, on peut alors voir la réaction de la personne et entrer en contact personnel. D’ailleurs, si quelqu’un que je ne connais pas me parle, je serai probablement contente de voir son attention à mon égard. Je devrais y penser lorsque j’hésite à discuter avec une personne à côté de moi dans le bus ou la file d’attente.

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Etre pour savourer, Jean Onimus

Pour être heureux, il faut d'abord être : c'est-à-dire prendre conscience de son existence, approfondir les instants. On nous oblige à aller vite : le bonheur n'a pas le temps de pénétrer ; il reste à la surface, il n'imprègne pas ; il a besoin de zones de stagnation pour se condenser doucement. Savoir s'asseoir sur le pas de sa porte et savourer sans hâte...

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Ecologie saine et consommation Pape François

 

Il n’y aura pas d’écologie saine et durable capable de transformer les choses si les personnes ne changent pas, si on ne les encourage pas à choisir un autre style de vie moins avide, plus serein, plus respectueux, moins anxieux, plus fraternel (…).

Plus le coeur de la personne est vide , plus elle a besoin d’objets à acheter, à posséder et à consommer (…) et l’obsession d’un style de vie consumériste ne pourra que provoquer violence et destruction réciproque, surtout quand seul un petit nombre peut se le permettre …

 

Gratitude et sobriété, Pape François

Au niveau individuel : Il est important d'assimiler un vieil enseignement ... il s'agit de de la conviction que "moins est plus". L'accumulation constante de possibilités de consommer distrait le cœur et empêche d'évaluer chaque chose et chaque moment. En revanche, le fait d'être sereinement présent à chaque  réalité, aussi petite soit-elle, nous ouvrent beaucoup plus de possibilités de compréhension et d'épanouissement personnel. La spiritualité chrétienne propose une croissance par la sobriété, et une capacité de jouir avec peu.

Au niveau collectif : Nous savons que le comportement de ceux qui consomment et détruisent toujours davantage n'est pas soutenable, tandis que d'autres ne peuvent pas vivre conformément à leur dignité humaine. C'est pourquoi l'heure est venue de d'accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à la disposition des ressources pour une saine croissance en d'autres parties.

On ne peut plus supporter ce système ... Pape François

 

On est en train de châtier la terre, les peuples et les personnes de façon presque sauvage. Et derrière tant de douleur, tant de mort et de destruction, se sent l’odeur de ce que Basile de Césarée appelait «le fumier du diable» ; l’ambition sans retenue de l’argent qui commande. Le service du bien commun est relégué à l’arrière-plan. Quand le capital est érigé en idole et commande toutes les options des êtres humains, quand l’avidité pour l’argent oriente tout le système socio-économique, cela ruine la société, condamne l’homme, le transforme en esclave, détruit la fraternité entre les hommes, oppose les peuples les uns aux autres, et comme nous le voyons, met même en danger notre maison commune.

Jeûnez ... François (le Pape !)

 

Jeûnez de mots offensants et transmettez seulement des mots doux et tendres.

Jeûnez d'insatisfaction et d'ingratitude et remplissez-vous de gratitude.

Jeûnez de colère et emplissez-vous de douceur et de patience. 

Jeûnez de pessimisme et soyez optimiste.

Jeûnez de soucis et ayez confiance en la Vie.

Jeûnez de lamentations et prenez plaisir aux choses simples de la Vie.

Jeûnez de stress et remplissez-vous de méditation. 

Jeûnez de tristesse et d'amertume et remplissez votre cœur de joie.

Jeûnez d'égoïsme et équipez-vous de compassion pour les autres.

Jeûnez d'impiété et de vengeance et soyez rempli d'actes de réconciliation et de pardon.

Jeûnez de mots et équipez-vous de silence et de la disponibilité à écouter les autres.

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Fraternité universelle, Pierre de Givenchy.

 

Pour moi, Dieu n’est pas celui qui nous appelle à le rencontrer en nous faisant mourir. J’ai un tout autre regard religieux.

Je désire mourir en me réjouissant d’avoir pu participer, à ma petite place, à la construction d’une fraternité de plus en plus profonde, et même totale, universelle, qui, j’espère, deviendra un jour l’unique mode de vie de notre terre, et, pourquoi pas, de tout notre univers.

C’est cette fraternité-là, en marche, qui, pour moi, est le signe du divin qui est en chacun de nous. Quand la fraternité universelle sera totale, elle sera divine. 

La Fraternité ; Pierre de Givenchy ;

 

La fraternité n'est pas une croyance, elle se vit.

La fraternité ne s'enseigne pas, elle se pratique

au quotidien, en développant les capacités de coopérer.

Nous comprenons alors que chacun n'est rien sans les autres.

Mettons-nous à fabriquer de la fraternité.

Nous ne sommes pas seulement citoyens mais frères.

« La fraternité est le divin de l'homme »

Sans bagages, Pierre de Givenchy

« Tous les matins

Tous les jours

Je pars en voyage

Depuis quel âge ?

Ce fut toujours

Sans bagages

Le nouveau, jamais ne s’éteint

Chaque jour est un mystère :

Je découvre de nouvelles personnes, de nouvelles situations.

Et même les anciennes situations, je ne les regarde pas de la même manière.

Moi-même je ne suis plus le même tous les matins.

Les situations se renouvellent sans cesse. Elles sont nouvelles tous les jours. »

 

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Irrésistible détachement, Maître Eckhart

 

Comprenons-nous bien : fuir ceci, rechercher cela, éviter tels endroits ou telles gens, ou telle manière d'être, ou bien encore la foule ou les œuvres, ce n'est pas là, dans les choses ou les manières d'être, qu'est la cause de tes difficultés.

N'accuse que toi-même. C'est toi qui te comporte mal à leur égard. Commence donc tout d'abord par toi-même et laisse-toi.

En vérité, si tu ne te fuis pas d'abord toi-même, tu auras beau fuir où tu voudras, tu trouveras des obstacles et de l'inquiétude partout.

 

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Inutile résurrection,  Michel Benoït

La résurrection de Jésus est une supercherie inutile. Elle ne pouvait naître qu’en milieu juif : dans leur culture, la mort met un terme final à la vie. Mais dans d’autres cultures comme l’hindo-bouddhisme, la mort n’existe pas. « Rien ne disparaît, tout se transforme » : la mort n’est qu’un passage vers une autre forme de vie, soit une renaissance, soit le nirvâna c’est-à-dire une forme de vie éternelle, dans un autre espace-temps que le nôtre.

Jésus était parvenu à un haut niveau de réalisation humaine et spirituelle. Il n’a pas eu à renaître pour mener à terme cette montée vers l’Éveil, que nous accomplissons tous douloureusement. Il n’a jamais cessé de vivre, sa mort n’a été que le passage – le parinirvâna – d’une forme de vie humaine à une forme de vie dont nous ne savons rien, sinon qu’elle nous attend nous aussi.

Une fois inscrite dans les esprits, la résurrection – devenue un miracle unique et exceptionnel – a permis au christianisme de bâtir et de justifier l’édifice intellectuel sur lequel notre culture s’est construite.

 

http://michelbenoit-mibe.com/

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Servir la vie, Marshall Rosenberg, fondateur de la communication non violente

Quoi que vous fassiez, faites-le avec le désir de servir la vie. Servez les êtres humains avec compassion, et si votre but est de contribuer à leur bien-être et que vous faites cela de plein gré, cela rencontrera alors votre besoin de contribuer, et quand nous donnons de cette manière là, il devient très difficile et très subtil en fait, de dire qui donne et qui reçoit. 

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Il meurt lentement  Pablo Neruda

Il meurt lentement
Celui qui détruit son amour-propre,
Celui qui ne se laisse jamais aider.

Il meurt lentement
Celui qui devient esclave de l’habitude
Refaisant tous les jours les mêmes chemins,
Celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu

Il meurt lentement
Celui qui évite la passion
Et son tourbillon d’émotions
Celles qui redonnent la lumière dans les yeux
Et réparent les cœurs blessés

 

Il meurt lentement
Celui qui ne change pas de cap
Lorsqu’il est malheureux
Au travail ou en amour,
Celui qui ne prend pas de risques
Pour réaliser ses rêves,
Celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
N’a fui les conseils sensés.

Vis maintenant !
Risque-toi aujourd’hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !

Pablo Neruda
 

 

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La fraternité des cœurs, Cheikh Adda Bentounès

 

Si tu te contentes de boire l'eau de mon puits, demain tu mourras de soif, soit parce que j'ai fermé la porte, soit parce que je suis en voyage.

Si tu veux étancher ta soif, creuse ton terrain et tu trouveras la source, car elle est en toi.Creuse ton puits, ainsi tu auras toujours de l'eau partout où tu iras. Le puits est en toi, l'eau est en toi, la source est en toi. Cherche et tu trouveras le trésor qui t'enrichira. N'oublie jamais que celui qui compte sur la richesse d'autrui est semblable à celui qui fait un beau rêve dans lequel il reçoit beaucoup d'argent, et qui constate au réveil que sa poche est vide.
Le bien des autres est pour nous comme la fortune d'un rêve.
Cherche en toi mon frère, et tu trouveras.

 

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Ma déclaration de responsabilité dans la vie, Pierre Pradervand


- J'accepte complètement et sans aucune arrière pensée tout ce qui s'est jamais produit dans ma vie, et ce qui arrive en ce moment dans mon existence, et tout ce qui peut se produire dans l'avenir me fournit des occasions précieuses pour apprendre et grandir.
Personne d'autre n'est à blâmer pour la négativité ou la douleur dont ma nature émotionnelle fait l'expérience. Je ne chercherai aucune exception à cette croyance, même quand la cause apparente de mon problème est totalement indépendante de moi.
- Je chercherai toujours à assumer entièrement ma responsabilité, tout en refusant ma culpabilité. Plutôt que de chercher des excuses pour ce qui marche mal, je m'efforcerai de comprendre ce qui se passe, puis chercherai des moyens pour corriger la situation.
J'assume la responsabilité de mes choix. J'affirme que nulle personne ou situation ne peut me faire sentir inférieur, rejeté, inadéquat sans mon consentement, et que j'ai le libre choix de donner ou de refuser ce consentement.
- Je refuse la croyance au hasard, qui est un des principaux mécanisme de déresponsabilisation dans notre culture. Je suis conscient que je crée ma propre réalité par ma façon d'accueillir et d'interpréter les évènements de la vie. Dans toute les circonstances de la vie, je chercherai systématiquement les moyens et les solutions plutôt que les excuses et les refuges. Je préfererai l'ouverture et le risque plutôt que la passivité et la sécurité.
- Je choisis de me respecter totalement, en toute circonstances, quelles que soient les erreurs que je puisse commettre, et d'accorder ce même respect à toute forme de vie - humaine, animale ou végétale - que je rencontre.
- Je dis OUI à la vie, oui oui, et encore oui.

 

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Se nourrir de pensées justes pour émaner une harmonie, O.M. Aïvanohv

 

Même si on arrivait un jour à supprimer les armées et les canons, le lendemain les humains inventeraient d’autres moyens de se faire la guerre. Ce n’est pas en supprimant quelqu’un ou quelque chose à l’extérieur qu’on peut rétablir la paix. La paix est d’abord un état intérieur, et c’est en lui-même que l’être humain doit commencer par supprimer les causes de guerre. Aussi longtemps qu’il sera habité par le mécontentement, la révolte, l’envie, le désir de posséder toujours plus, quoi qu’il fasse, non seulement il entretiendra dans son for intérieur les germes du désordre, mais il sèmera ces germes partout autour de lui.
Celui qui mange et boit n’importe quoi fait entrer dans son organisme certains éléments nocifs qui le rendront malade. Et alors quelle paix peut-il avoir quand il a bouleversé son organisme ? C’est la même loi dans le plan psychique : s’il avale n’importe quelle pensée et n’importe quel sentiment, il est malade. La paix est donc aussi la conséquence d’un savoir concernant la nature des aliments dont l’homme se nourrit dans le plan psychique. Elle ne peut s’installer que chez celui qui s’efforce de se nourrir avec des pensées justes, des sentiments généreux. Seul cet être-là peut apporter la paix autour de lui : de toutes les cellules de son corps, de toutes les particules de son être physique et psychique émane une harmonie qui imprègne les moindres actes de sa vie quotidienne.


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L'expérience de Dieu, Raimon Pannikar,

L'expérience de Dieu ne peut être monopolisée par aucune religion ni par aucun système de pensée. En tant qu'expérience ultime, elle est une expérience (...) nécessaire pour que tout être humain parvienne à prendre conscience de sa propre identité. Par l'expérience de Dieu on prend conscience qu'il existe ... un quelque chose qui n'a pas de fond. L'expérience de Dieu suscite l'être avec, le vivre avec, car ce n'est pas l'expérience d'un "je suis", mais d'un "nous sommes.

Penser qu'il y a une autre vie, c'est possible. Je n'en sais rien mais cela n'est pas la vie éternelle. Si je vis la vie éternelle ici et maintenant, cette vie , lorsque je mourrai, sera toujours vie éternelle.

Nous sommes des gouttes d'eau. Qu'advient-il de la goutte d'eau lorsque je meurs ? La goutte disparait, elle tombe dans la mer mais l'eau ne disparait pas pour autant. Elle ne cesse pas d'être eau -mon eau-, l'eau que je suis ... en profondeur.

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Dieu ne parle pas, Louis Evely,

 

Dieu ne parle pas, Dieu n’a jamais parlé ; dès qu’il y a parole, soyez sûr que c’est l’homme qui parle. Mais Dieu se donne, et cette formidable proposition, cette sollicitation muette creuse en l’homme une nostalgie, fait jaillir un appel, une interrogation, une souffrance et un bonheur qui s’expriment dans les livres soi-disant révélés. Il n’y a pas de livres révélés, il n’y a que des livres révélants qui expriment tant mal que bien l’expérience de ceux qui les ont écrits et dévoilent l’expérience de ceux qui les lisent du dedans.

 

 

 L’évangile sans mythes , Louis Evely

 

Que vaut-il mieux : soupeser chacun des mots de la Bible les prendre minutieusement à la lettre (et se quereller sur des détails), ou alors participer à l’expérience que les apôtres essaient plus ou moins adroitement de suggérer. Notre tâche à nous c’est, à la lumière de l’Evangile d’il y a 2000 ans, écrire l’Evangile d’aujourd’hui, celui de notre vie à chacun. Si vous faisiez vous aussi une lecture spirituelle de votre vie, vous écririez l’Evangile dont nos contemporains ont besoin ; à votre tour de remémorer vos annonciations, nos transfigurations, les multiplications de pains auxquelles vous avez assisté ou que vous avez accomplies ; les tempêtes qui vous ont terrifiés et qui furent merveilleusement apaisés, les apparitions, les Eucharisties que vous avez célébrées.

 

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Pourquoi le malheur frappe ceux qui ne le méritent pas ? Harold S. Kushner

 

Prier pour la santé de quelqu'un, pour l'issue favorable d'une opération, a des implications qui font réfléchir une personne sensée.  Si la prière fonctionnait comme plusieurs le pensent, personne ne mourrait jamais, parce qu'aucune prière n'est faite plus sincèrement que celle qui demande la vie, la santé, la guérison, pour nous-mêmes et pour ceux que nous aimons                       

[...] Nous pouvons changer notre compréhension de ce que signifie l'acte de prier.

 

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Pourquoi je suis encore chrétien, Gilles Carbonell

 

Les uns et les autres ont des œillères, les uns n’ont pas pris la peine de lire la Bible, d’autres n’ont pas pris la peine de lire le Coran, d’autres n’ont pas pris la peine de lire Michel Onfray.

Et c'’est peut-être pour cela que je suis encore chrétien, juste parce que Jésus le Christ guérissait et consolait, sans s’attarder, dans l’urgence, dans l’absolu de l’amour du prochain. Pour lui, peu importaient les croyances ou les incroyances, il ne savait qu’aimer son prochain, sans parti pris, sans œillères. Alors, avec seulement la force que j’ai, je suis encore chrétien.

 

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Ouvrir mes volets, François Varone

 

Le soleil est déjà levé. Ouvrir mes volets ne fait pas lever le soleil, cela permet seulement au soleil d'entrer dans ma maison, de la réchauffer, de l'illuminer.

Telle est la première fonction de la prière : Dieu est déjà levé sur ma vie, je le laisse entrer.

 

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Gens en évolution ; John Shelby Spong  ; ( Pour un Christianisme d’avenir )

« Nous ne sommes pas des pécheurs déchus, souillés de manière indélébile par un péché originel, mais plutôt des personnes inachevées aspirant à devenir complètes. Nous sommes des gens en évolution … L’expression ‘Jésus est mort pour nos péchés’ est non seulement dangereuse, elle est absurde».

Expiation ; John Shelby Spong ; ( Pour un Christianisme d’avenir )

«Le ’péché originel’, voilà la façon dont l’Eglise a expliqué le problème de la chute de l’homme. Le ‘salut’, voilà la façon dont elle l’a résolu. L’Eglise a ainsi transformé Dieu en un juge intraitable qui réclame réparation, guère enclin à offrir le pardon. Jésus est devenu la personne de qui Dieu exige la souffrance afin de satisfaire quelque prétendu besoin divin. Chaque offense doit être punie, et les humains sont chargés d’une culpabilité destructrice de vie. La théologie de la rédemption ou expiation, telle qu’exprimée aujourd’hui dans les milieux chrétiens, représente la pire déformation de ce qu’est pour moi le christianisme ».

Dieu est-il un être ? John Shelby Spong

 

Les mots dont nous disposons sont des mots humains limités par le temps, l’espace et notre expérience humaine. Et Dieu, quel qu’il soit, est évidemment au-delà de nos limites humaines. Plus nous le définirons de manière précise, moins nous serons exacts. Les hommes ne peuvent échapper aux limites humaines et ne comprendrons jamais ce qu’est la vie de Dieu. Je me suis toujours demandé comment nous pouvions nous efforcer de comprendre ce qui est au-delà de notre compréhension et pourquoi nous persécutions ceux qui comprennent autrement que nous. La seule chose que nous pouvons dire est ce qu’est pour nous la vie avec Dieu. On peut toujours parler d’une expérience humaine, puisqu’elle fait partie des limites de notre connaissance. Lorsque je dis Dieu, je parle de ce qui m’entraine au-delà des limites de l’humanité, de ce qui me rend capable de vivre, d’aimer et d’être. Lorsque quelqu’un demanda à l’auteur de la première Epitre de Jean de définir Dieu, celui-ci répondit « Dieu est amour ». Il me semble qu’il voulait dire par là que c’est l’amour qui permet la vie.

Les hommes ne peuvent pas créer de l’amour. Avant de donner de l’amour il faut d’abord en recevoir. On ne peut pas conserver l’amour qu’on reçoit. L’amour qu’on ne partage pas disparait. L’amour est un pouvoir qui nous relie à ce qui est au-delà de nous. L’amour est une puissance qui nous rend capable de franchir les limites de l’humanité et d’atteindre ce qui est transcendant. L’amour se manifeste toujours dans la préservation de la vie.

Peut-être devrions-nous arrêter de parler d’aimer Dieu ou d’être aimé par Dieu, puisque ces expressions suggèrent que Dieu serait un être. Il faudrait peut-être toujours relier notre expérience de l’amour à l’expérience de Dieu. Cela signifierait  que le mot « Dieu » est une élaboration humaine destinée à caractériser notre expérience de la transcendance, et qu’elle nous appelle à nous engager plus profondément dans notre humanité.

Si Dieu est l’amour qui fait vivre, l’amour du prochain consiste à l’aider à vivre son humanité. A partir du moment où l’on dépasse le problème du langage et où l’on ne parle plus de Dieu en soi, mais de notre vie avec lui, on peut reprendre sur cette base l’histoire de Jésus et comprendre pourquoi Jean lui faisait dire « Qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jean 10,10).

La "Bonne Nouvelle", John Shelby Spong ("Jésus pour le XXIe siècle" Ed Karthala 201)

 

Notre façon traditionnelle de raconter l'histoire de Jésus dépeint Dieu comme s'il était un ogre; elle dépeint Jésus en victime et elle fait de nous des gens en colère, qui se doivent d'être éternellement reconnaissants, donc désespérément dépendants.  Comment ose-t-on appeler cela "la Bonne Nouvelle" des évangiles, ou l'expression de l'amour de Dieu pour nous ?  Cette mentalité ne nous fournira jamais la force nécessaire pour nous libérer, pour devenir les personnes que nous sommes censés être.  Cette mentalité restera toujours handicapante et blessante à notre égard.  Elle ne conduira jamais à ce que " les hommes aient la vie et qu'ils l'aient en abondance" ( Jn 10,10).

 

Je regarde le déclin et la mort des conceptions religieuses d'hier comme une opportunité de croître, de pénétrer dans un nouveau sentiment de conscience, d'explorer des voies nouvelles pour parler de l'expérience de Dieu. Je découvre une liberté vivifiante à reconnaître que la naissance virginale n'a rien à voir avec la biologie, que les miracles du Nouveau Testament ne sont pas à confondre avec une intervention surnaturelle, que la Résurrection n'a rien en commun avec une résurrection physique, et que la croyance en la divinité de Jésus ne peut pas être identifiée à l'invasion d'une déité externe dans le monde humain. Je suis ravi de découvrir que le théisme ne concerne pas plus la nature de Dieu qu'il n'est une négation de ce qu'est Dieu.

Dieu est une force vitale, John Shelby Spong, évêque

Dieu n'est pas un juge céleste ! Dieu est une force vitale qui s'épanouit dans la nature humaine, jusqu'à ce que l'humanité soit libérée de ses barrières, de ses préjugés. C'est ce Dieu-là qui a été révélé dans la plénitude de l'humanité de Jésus. Cette nouvelle définition a déplacé notre ancienne vision d'une force externe à la vie en quelque chose qui se trouve en son centre. La réalité de ce Dieu nous appelle à être ; la vie de ce Dieu nous appelle à vivre ; l'amour de ce Dieu nous appelle à aimer.

Jésus ne fut pas un être divin, un être humain dans lequel un dieu externe aurait pénétré, ce que la christologie a toujours prétendu. Jésus était et est divin parce que son humanité et son degré de conscience étaient tellement développés que la signification de Dieu pouvait librement s'écouler de lui vers son entourage. Il était donc à même d'ouvrir l'esprit des gens à cette dimension transcendante de la vie, de l'amour et de l'existence que nous appelons « Dieu ».

 Extrait du livre « Jésus pour le XXIe siècle »

La résurrection mythe ou réalité, John Shelby Spong

Je reconnais les légendes, les ajouts, le contexte de cet ancien monde qui a eu la tâche de transformer en langage humain l’irruption de la résurrection. J’explore tous ces éléments jusqu’à ce que, au-delà d’eux, j’atteigne l’expérience qui les a produits. Ici les mots me manquent, le silence m’engloutit... Je ne chercherai plus à spéculer sur la nature de la vie après la mort, sur la définition du ciel, ni sur les arguments pour ou contre… Quand les personnes que j’aime mourront j’aurai de la peine à cause de la perte que ma vie subira. Je ne spéculerai pas sur la manière ou sur la forme sous laquelle je pourrai les revoir, ni même si je pourrai les revoir. Ce n’est pas mon affaire. Mon affaire c’est de vivre maintenant, d’aimer maintenant, d’être maintenant.

La résurrection mythe ou réalité éd. Kartala p. 308-309

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Spiritualité du travail, Simone Weil

 

Nous souffrons d'un déséquilibre dû à un développement purement matériel de la technique.

Le déséquilibre ne peut être réparé que par un développement spirituel dans le même domaine, c'est-à-dire dans le domaine du travail ...

Une civilisation constituée par une spiritualité du travail serait le plus haut degré d'enracinement de l'Homme dans l'univers.

Toujours soutenir ce qu’on pense ; Simone Weil (1909-1943)

Je pense qu’il faut toujours soutenir ce qu’on pense, même si on soutient aussi une erreur contre une vérité ; mais en même temps il faut prier perpétuellement pour obtenir plus de vérité, et être continuellement prêt à abandonner n’importe laquelle de ses opinions dès l’instant où l’intelligence recevra davantage de lumière. Mais non auparavant.  

La chrétienté est devenue totalitaire, conquérante, exterminatrice; Simone Weil (1909-1943)

La chrétienté est devenue totalitaire, conquérante, exterminatrice parce qu’elle n’a pas développé la notion de l’absence et de la non-action de Dieu ici-bas. Elle s’est attachée à Jéhovah autant qu’au Christ ; elle a conçu la Providence à la manière de l’Ancien Testament. Israël seul pouvait résister à Rome parce qu’il lui ressemblait, et le christianisme naissant portait ainsi la souillure romaine avant d’être la religion officielle de l’Empire. Le mal fait par Rome n’a jamais été vraiment réparé. 

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La spiritualité, Christophe André

La spiritualité, c'est simplement la partie la plus élevée de notre vie psychique, celle où nous sommes confrontés à l'absolu et à ce qui nous dépasse. C'est ce qui va au-delà de notre égo, ce qui reste ouvert sur tout, et donc aussi sur l'inconnu; trop facile, sinon, de n'être ouvert qu'au connu, à l'acceptable, au prévisible.

La spiritualité, c'est ne pas fuir devant ce qui nous dépasse mais au contraire, s'y exposer en pleine conscience. Ce qui nous dépasse ? Ces trois vertiges que sont l'infini, l'éternité et l'absolu ...

La spiritualité suppose absolument ce double mouvement : engagement et détachement ...

 

La spiritualité, Christophe André

La spiritualité, c’est tout simplement l’attention, le respect, l’humilité accordés à la vie de l’esprit, perçu comme chambre d’écho du monde, visible ou invisible. Non pour le maitriser, cet esprit, non pour l’asservir, en faire un outil au service de nos ambitions, mais pour observer, s’incliner, recueillir, contempler, se tourner vers les mystères de la vie sans la certitude de réponses claires.

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La fraternité, seul espoir du changement, Alain Michel

L'unique cause de tous les désordres de l'humanité (famines, réchauffement planétaire, guerres, exploitation des enfants, de la femme, de l'homme, conflits sociaux, krachs boursier, violence sous toutes ses formes...) n'a qu'un seul nom : absence de fraternité. Et pourtant, par centaines de milliers, spécialistes, techniciens, ingénieurs, politiques, scientifiques, religieux, humanitaires... étudient, travaillent, agissent partout sur la planète, afin de réduire les conséquences catastrophiques de tous ces désordres dans le monde... On sait bien qu'ils ne pourront jamais inverser cette situation qui s'amplifie chaque jour et qui sera bientôt irréversible... On sait très bien qu'aucune technique n'aura jamais ce pouvoir... Le monde ne changera que par la conscience et l'engagement de chacun à vivre la fraternité.

Je suis ton frère, Alain Michel

 

Je suis ton frère, tu es mon frère… Vivre cette réalité, c’est à mon sens la seule réponse que l’on puisse apporter aux terribles évènements qui viennent de se produire à Paris.
 C’est aussi la réponse que l’on peut apporter à tous les drames, toutes les injustices, toutes les souffrances qui inondent le monde d’aujourd’hui .
 Ces évènements nous rappellent une fois encore qu’il est grand temps  de prendre conscience de ce que nous savons tous, croyants et non croyants, que toute vie et toute la création sont sacrées.
 De passer outre, et d’ainsi laisser se développer l’injustice, la division, l’exploitation de l’homme par l’homme, ne fera qu’engendrer de graves conséquences, de plus en plus nombreuses.
 Mais nous avons le choix, celui de choisir la Vie. Celui de reconnaitre son frère dans chaque visage humain.
 N'ayons pas d'angoisse à la perspective d’épreuves nouvelles dans les jours à venir, mais au contraire, avec joie et détermination, puisque la violence ne sera jamais la vraie réponse à la violence ...
Du fond du cœur

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Vivre chaque moment, Dalai Lama

 

Si nous pouvons faire quelque chose, agissons. 

Si nous ne pouvons rien, vivons l'instant présent, sans regret ni catastrophisme.

La plupart de nos craintes ne se réaliseront jamais. 

Nous avons le droit et le devoir de profiter de chaque instant de bonheur sans le gâcher par nos préoccupations. 

Je vous souhaite de vivre plus dans le présent, et moins dans un futur peuplé de soucis et de craintes. 

Le présent vous appartient, le futur ne vous appartient pas.

Vivez chaque moment qui passe pour ce qu'il est et non pour ce qu'il aurait pu être... 

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Libérer à la fois l'opprimé et l'oppresseur, Nelson Mandela

Je savais parfaitement que l'oppresseur doit être libéré tout comme l'opprimé. Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de sa haine, il est enfermé derrière les barreaux de ses préjugés et de l'étroitesse d'esprit. (…) Quand j'ai franchi les portes de la prison, telle était ma mission : libérer à la fois l'opprimé et l'oppresseur.

Jouer petit ne sert pas le monde. Nelson Mandela (extrait de son discours d'investiture)


Notre plus grande peur n'est pas que nous soyons inadéquats. Notre peur la plus profonde est que nous soyons puissants au-delà de ce qui est mesurable.
C'est notre lumière, pas notre obscurité, qui nous effraye le plus.
Nous nous demandons : qui suis-je pour être brillant, merveilleux, talentueux, fabuleux ? En fait, qui êtes vous pour ne pas l'être? Se rétrécir devant les autres pour qu'ils ne se sentent pas en insécurité ne fait pas preuve d'une attitude éclairée. Nous sommes tous voués à briller, comme le sont les enfants. Nous sommes nés pour manifester la gloire de Dieu qui est en nous. Ce n'est pas le sort de quelques uns d'entre nous, c'est le sort de tout un chacun. Et quand nous laissons notre propre lumière briller, nous donnons sans en être conscient la possibilité aux autres de faire la même chose. Quand nous sommes libérés de notre propre peur, notre présence libère automatiquement les autres.

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Approche personnelle du mystère de « Dieu », Jacques Musset (Repenser Dieu dans un monde sécularisé; Ed Karthala)

Ce qui caractérise une approche existentielle* du mystère de « Dieu », ce n’est pas une adhésion à une doctrine bien ficelée sur « Dieu », mais un cheminement à partir de sa propre expérience d’humanisation. Au cœur de cette expérience exigeante, vécue avec authenticité dans tous les domaines de sa vie, l’homme, atteignant le plus humain de lui-même, éprouve un sentiment de dépassement, de « transcendance », de justesse. Il peut –c’est un acte de foi qui ne s’impose pas –nommer « Dieu » la source qui l’inspire intérieurement. Il rejoint ainsi la démarche de Jésus dont l’engagement au bénéfice des exclus et marginalisés révélait le visage de son « Dieu ».

Ainsi conçue et vécue, que changerait la foi en « Dieu » dans la vie de l'Église et des chrétiens?

(* Relative à l’existence)

La révélation ou des formulations humaines, Jacques Musset (Repenser Dieu dans un monde sécularisé; Ed Karthala)

Les croyants qui reconnaissent « Dieu » comme inspirateur de leurs textes « révélés » seraient plus crédibles s’ils s’en tenaient à énoncer simplement son existence mystérieuse sans autre discours. Car que peut-on dire d’autre, pour suggérer l’indicible et l’inconnaissable, que de pauvres mots humains : la source, le souffle, la voix, la lumière, l’énergie ? Les chrétiens, pour ne parler que d’eux,  parlent de « Dieu » et Le font parler légèrement comme s’ils vivaient un face à face avec Lui. Ils oublient que leurs dogmes ne sont que des formulations humaines, invérifiables et donc relatives. N’est-il pas présomptueux, par exemple, d’affirmer comme vérité révélée par « Dieu » qu’il existe trois personnes en Lui, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ? N’est-ce pas faire preuve d’une particulière audace que de prétendre qu’il a un dessein sur le monde et les humains, qu’il a pris l’initiative à un moment donné de se révéler à un peuple particulier, puis au monde entier par l’intermédiaire de son Fils unique, que ce Fils est descendu du ciel et s’est incarné dans le sein d’une vierge sans l’intervention d’un homme, que l’église chrétienne et notamment la branche catholique et la dépositaire de la totalité de la vérité révélée, que cette vérité révélée est close depuis la mort du dernier apôtre ? ...

Humaniser la société – Jacques Musset

Pour moi, il est évident que ce qui unit fondamentalement les hommes ne se joue pas  au niveau de leurs convictions philosophiques ou religieuses, mais dans la manière dont chacun s’humanise et contribue avec les autres à humaniser la société dans laquelle il vit. A sa mesure et selon ses limites. Tel est le terrain où se vérifie réellement la qualité d’existence des humains, qu’ils soient croyants, agnostiques ou athées.

Abandonner la prétention à détenir la vérité – Jacques Musset

Chaque religion ou approche spirituelle devrait reconnaître qu’elle n’est qu’un chemin, une voie d’exploration du mystère de l’homme et de cette Réalité transcendante au cœur de l’homme que par commodité on appelle Dieu. Une voie et non pas la voie, un chemin parmi d’autres. Prétendre que le christianisme catholique détient la vérité ultime, c’est s’ériger en repère absolu ... On peut aimer légitimement sa religion et y adhérer comme étant sa propre vérité (toujours à découvrir, à approfondir, à réinterpréter), sans pour cela décréter qu’elle est la vérité.

Prières de demande, Jacques Musset  (Repenser Dieu dans un monde sécularisé; Ed Karthala)

Les demandes à "Dieu" de toute nature, allant depuis son confort privé jusqu'aux grandes causes humaines, manifestent une indéniable démission de responsabilités de la part de ceux qui les professent. Beaucoup de demandes sont en réalité des tâches auxquelles chacun des croyants et des humains doit s'employer  en raison même de sa qualité d'être humain. Qui en effet doit apporter du réconfort  à ceux qui souffrent ? D'autres humains. Qui doit créer des conditions de paix  entre les personnes et les peuples ? Chaque citoyen et ceux qui sont élus pour cette tâche. Qui doit faire en sorte que les gens mangent à leur faim dans certains pays où règnent la famine et la disette endémique ? Eux-mêmes, aidés par le soutien et la solidarité  désintéressés des plus riches. Et cela doit susciter des initiatives concrètes, sinon on en reste à des vœux pieux qui laissent perdurer les pires injustices ...

Engagement,  Jacques Musset

 

Le véritable engagement n’est pas l’obstination à réaliser  un projet coûte que coûte. Car les aléas de la vie, les prises de conscience, les rencontres conduisent de toutes manières à  le modifier, à le vivre autrement, voire à bifurquer sur des voies imprévues.

Le véritable engagement est celui d’une vie qui s’efforce d’entendre les exigences intérieures qui montent à la conscience. Elles ne coïncident pas forcément avec ce que l’autorité dit, avec ce que la loi déclare, avec ce que les habitudes sociales imposent.

Le véritable engagement  renvoie chacun au plus intime de lui-même, dans un souci de vérité et d’authenticité. Ce n’est pas un chemin de facilité  mais une voie exigeante.

Le véritable engagement d’une vie peut très bien s’allier à des changements extérieurs de parcours ; seule la personne concernée sait et peut dire ce qui fait l’unité de son existence.

Le véritable engagement est celui qui  se prend dans la lucidité, d’une manière responsable. Il ne craint pas  le qu’en dira-t-on, les reproches, les calomnies.

Le véritable engagement est libre des pressions extérieures et intérieures (dont la culpabilité). Sa source est la fidélité à sa conscience après mûre réflexion.

Le véritable engagement libère des schémas tout faits et appelle chacun  à tracer  sa voie personnelle et singulière qu’il est seul à identifier et choisir.

Le véritable engagement se reconnaît à la longue par ses fruits d’humanité et aussi par la paix et la joie intérieure.

 

Devenir humain ; Jacques Musset (Etre croyant dans la modernité). 

Devenir humain est pour chaque homme une aventure à inventer qui n’est écrite nulle part. Elle se crée par apprentissages, par tâtonnements, par la prise de risque, par l’expérience des erreurs et des fautes dont on tire des enseignements, par l’acceptation de sa solitude fondamentale. Chaque périple humain est un itinéraire inédit et jamais bouclé tant qu’on est vivant. Chacun doit l’assumer et se l’approprier à sa manière originale et singulière … 

 

Déshumanisation de Jésus et de Marie ; Jacques Musset

La désincarnation et la déshumanisation de Jésus et de Marie ont commencé dans le cadre de la culture grecque où s'est pensé le christianisme des premiers siècles. Jésus de Nazareth est devenu un être divin au détriment de son humanité semblable à la nôtre. De Marie, parce que mère du Fils unique de Dieu, on a fait la femme par excellence, choisie de toute éternité pour enfanter le sauveur, protégée de tout péché, immaculée dans sa conception, indemne de toute relation sexuelle, concevant directement de Dieu, obéissante en tout à Dieu sans comprendre, fidèle disciple de son Fils divin et au bout du compte échappant à la mort et déjà ressuscitée aux côtés de son Fils. Marie est devenue le modèle chrétien de toutes les femmes, de toutes les mères, de toutes les épouses soumises à leur mari, et même de tous les prêtres, religieux et religieuses célibataires.

Les chemins de la naissance à soi-même: Un itinéraire spirituel : Jacques Musset,

 

Chacun peut à longueur vie édifier le chef d’œuvre de son existence, peu importe qu’il ne ressemble pas aux modèles en vogue, peu importe que ses chemins ne soient pas tout à fait droits, qu’il marche de guingois, qu’il porte des cicatrices; peu importe qu’il emprunte ses matériaux, ses techniques et son style à différentes écoles. L’essentiel n’est-il pas qu’il existe, si modeste soit-il, qu’il ne cesse de construire et que son auteur ait du goût à l’abriter sans prétention et sans complexe.

 

Consentir; Jacques Musset

 

Après coup, j’ai conscience que j’ai été payé au centuple de tout ce travail de consentement. Je me sens plus libre intérieurement, j’ai appris à m’aimer comme je suis, sans complexe, et à ne pas redouter de m’exposer aux yeux d’autrui avec mes failles et mes limites en fait, y a-t-il d’autre voie pour trouver la paix et la sérénité que de consentir vraiment à ce qui ne dépend pas de nous ? Non pas seulement « faire avec » passivement, non pas seulement accepter, faute de pouvoir faire autrement, mais consentir, c'est-à-dire épouser de tout son être les situations telles qu’elles sont pour en faire un tremplin de maturation, d’approfondissement, d’accomplissement. Une fois le consentement donné, alors il est étonnant de se sentir libre intérieurement et habité par une paix profonde au plus intime de soi.

 

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Les spiritualités se rejoignent toutes, Léonora Miano

J'ai choisi de ne pas choisir entre les spiritualités, car elles se rejoignent toutes. Si on considère que Dieu a parlé aux hommes, il s'est adressé à tous d'une manière accessible. Il n'a pas tenu un discours différent. Simplement, chacun a transmis avec ses éléments culturels propres. J'établis une distinction entre spiritualité et religion -laquelle est devenue clivante et nous fait perdre de vue ce que nous avons en commun.

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Aimer en se détachant, Fromm

La mère ne doit pas seulement tolérer, elle doit souhaiter et soutenir la séparation d’avec son enfant. C’est seulement à ce stade que l’amour maternel devient une tâche tellement difficile, nécessitant de l’abnégation, la capacité à tout donner et à ne rien vouloir à part le bonheur de la personne aimée. La femme narcissique, dominatrice, possessive, peut réussir à être une mère « aimante » tant que son enfant est petit. Seule la femme qui aime vraiment, la femme qui est plus heureuse en donnant qu’en recevant, qui est fermement enracinée dans sa propre existence, peut être une mère aimante quand son enfant est dans la phase de séparation.

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L'amour fraternel, Frère Jean Baptiste (L’esprit de Tibhirine)

 

La convivialité et l’amitié valent tous les beaux discours.
Ce sont les expériences vécues qui permettent de tisser les liens, au-delà des différences.
Le bonheur est dans la relation – relation à l’autre et relation à Dieu. Il ne réside pas dans l’enfermement, la multiplication des loisirs et la recherche du gain, qui deviennent de l’oubli de soi, et non plus de la connaissance de soi.
Dans cette perspective, ''l’amour fraternel est un puissant levier pour sauver le monde''

 

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La vie, l'amour, c'est le divin  Marc, 35 ans, administrateur culturel ("La Vie" septembre 2013)

 

Je crois en une présence que je peux méditer quand et où je veux. Pour moi, Dieu est dans les forces de la nature. Ma méditation peut s'adresser à la Terre, mère de l'humanité. Je crois en la vie, en l'amour. Pour moi, le divin c'est ça. Dieu est tout, partout et en chacun. La quête du bonheur m'a donné envie d'étudier les écritures et les textes que partagent les trois grandes religions du livre. J'y ai trouvé quelques indices : d'abord croire au bonheur et en la vie, et puis accepter tout ce qui peut m'arriver, positif et négatif. Mes doutes : je suis homosexuel, et ma foi en l'humanité est rongée par une masse de gens qui n'acceptent pas ce que je suis.

 

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Le jour se lève, Fra Angelico

 

L'obscurité du monde n'est qu'une ombre.
Derrière elle, et cependant à notre portée,

Se trouve la joie.
Il y a dans cette obscurité une splendeur

Et une joie ineffables
Si nous pouvions seulement les voir.
Et pour voir, nous n'avons qu'à regarder.
Que pour vous, maintenant et à jamais,

le jour se lève et les ombres s'enfuient !

 

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M'accepter comme je suis,   Osho

Accepte-toi comme tu es. C’est ainsi que l’existence voulait que tu sois. Tu ne t’es pas créé toi même. Naturellement toute la responsabilité est à l’existence Et l’existence doit avoir besoin d’une personne comme toi, sinon tu n’existerais pas. L’existence a besoin de toi comme tu es. La première qualité d’un homme authentiquement religieux est de s’accepter comme il est, sans jugements aucuns. Et à partir de là seulement un pèlerinage authentique pourra commencer. Pose moi des questions sans peur car je n’ai jamais condamné personne. Mon amour et mon respect vont vers la personne qui s’accepte totalement comme elle est. Elle a du courage, le courage de faire face a toute la pression de la société qui va le diviser en bien et en mal, en saint et en pêcheur; celui-là est un être vraiment courageux pour s’ériger contre l’histoire de la moralité humaine, et de déclarer aux cieux sa réalité, quelle qu’elle soit.

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Religion et spiritualité, Frédéric Lenoir ("Dieu")

La religion relie, elle rassemble les êtres humains à travers une croyance collective dans un invisible qui les dépasse.

Cependant, je dirais, à l'inverse, que la spiritualité, la quête personnelle de l'esprit, délie, elle libère l'individu de tout ce qui l'attache et l'enferme dans des vues erronées (ignorance, a-priori, préjugés, etc.), mais aussi du groupe. Elle le libère du poids de la tradition, du collectif, pour aller vers lui-même, vers sa vérité intérieure.

Puis, si la spiritualité commence par délier un individu, elle a pour but ultime de le relier de manière juste aux autres. Autrement dit, la spiritualité délie pour mieux relier, elle libère l'individu pour lui apprendre à aimer. Une spiritualité qui débouche sur l'indifférence ou sur le mépris des autres n'a rien d'authentique, c'est une névrose qui a le spirituel pour alibi.

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J'ai pardonné des erreurs presque impardonnables - Charlie Chaplin

J'ai pardonné des erreurs presque impardonnables,
j'ai essayé de remplacer des personnes irremplaçables et oublier des personnes inoubliables.
J'ai agi par impulsion, j'ai été déçu par des gens que j'en croyais incapables,
mais j'ai déçu des gens aussi.

J'ai tenu quelqu'un dans mes bras pour le protéger
J'ai ri quand il ne fallait pas
Je me suis fait des amis éternels
J'ai aimé et l'ai été en retour, mais j'ai aussi été repoussé
J'ai été aimé et je n'ai pas su aimer

J'ai crié et sauté de tant de joies,
j'ai vécu d'amour et fait des promesses éternelles,
mais je me suis brisé le cœur, tant de fois !

J'ai pleuré en écoutant de la musique ou en regardant des photos
J'ai téléphoné juste pour entendre une voix,
je suis déjà tombé amoureux d'un sourire

J'ai déjà cru mourir par tant de nostalgie et ...
J'ai eu peur de perdre quelqu'un de très spécial (que j'ai fini par perdre)...
Mais j'ai survécu !

Et je vis encore ! Et la vie, je ne m’en passe pas ...
Et toi non plus tu ne devrais pas t’en passer. Vis !!!

Ce qui est vraiment bon, c'est de se battre avec persuasion,
embrasser la vie et vivre avec passion, perdre avec classe et vaincre en osant,
parce que le monde appartient à celui qui ose

Et la vie est beaucoup trop pour être insignifiante !

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Droit à la culture pour tous - Joseph Wresinski

 

Il s'agit avant toute chose de permettre à toute une population de se savoir sujet et créateur de culture.

Il s'agit de permettre à l'ensemble de la société de reconnaitre que les plus pauvres de ses membres ont droit à la culture, qu'ils sont capables d'en être maitres et que leur contribution est essentielle à tous.

 

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Anéantir en soi tout ce qu’on croit devoir anéantir chez les autres  - Etty Hillesum, jeune juive hollandaise morte en déportation en 1943

 

Nous avons tant à changer en nous-mêmes que nous ne devrions même pas nous préoccuper de haïr ceux que nous appelons nos ennemis.

Nous sommes bien assez ennemis les uns des autres.

A vrai dire, je ne crois pas du tout à l’existence de ce qu’on appelle des ‘méchantes gens’…

La seule solution, vraiment la seule, je ne vois pas d’autre issue : que chacun de nous fasse un retour sur lui-même et extirpe et anéantisse en lui tout ce qu’il croit devoir anéantir chez les autres.

Et soyons bien convaincus que le moindre atome de haine que nous ajoutons à ce monde nous le rend plus inhospitalier qu’il n’est déjà.

Accueillir la mort,   Etty Hillesum

 

En disant : ''j'ai réglé mes comptes avec la vie'', je veux dire : l'éventualité de la mort est intégrée à ma vie ; car regarder la mort en face et l'accepter comme partie intégrante de la vie, c'est élargir cette vie.
À l'inverse, sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l'accepter, c'est le meilleur moyen de ne garder qu'un pauvre petit bout de vie mutilée, méritant à peine le nom de vie.
Cela semble un paradoxe : en excluant la mort de sa vie, on se prive d'une vie complète, et en l'y accueillant, on élargit et enrichit sa vie.
 ''Une vie bouleversée'' édition du Seuil,

 

Chercher en soi-même ;   Etty Hillesum (décédée à Auschwitz le 30 novembre 1943)


Je ne vois pas d`autre issue : que chacun de nous fasse un retour sur lui-même et extirpe et anéantisse en lui tout ce qu`il croit devoir anéantir chez les autres. Et soyons bien convaincus que le moindre atome de haine que nous ajoutons à ce monde nous le rend plus inhospitalier qu`il ne l`est déjà.
Je ne crois plus que nous puissions corriger quoi que ce soit dans le monde extérieur que nous n`ayons d`abord corrigé en nous. L`unique leçon de cette guerre est de nous avoir appris à chercher en nous-mêmes et pas ailleurs.

Vastes clairières de paix; Etty Hillesum, déportée à Auschwitz

Notre unique obligation morale, c’est de défricher en nous-mêmes de vastes clairières de paix et de les étendre de proche en proche, jusqu’à ce que cette paix irradie vers les autres. Et plus il y a de paix dans les êtres, plus il y en aura aussi dans ce monde en ébullition. 

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Gratitude et bonheur - Arnaud Desjardins

N’ayez pas peur, soyez heureux. Et rayez cette idée de votre esprit : la spiritualité s’associe facilement à la souffrance, mais pas au bonheur…Les sages sont des gens heureux. La progression naturelle sur le chemin spirituel consiste à être de plus en plus heureux, donc à éprouver de plus en plus de gratitude. La gratitude à l’égard de la vie est le premier sentiment réel. Le reste n’est que fabrications du mental qui ne vous donneront jamais satisfaction et ne constitueront jamais un chemin de libération…Quel élément nouveau va ouvrir notre cœur ? Au sens le plus spirituel : la gratitude. Comment pouvez-vous ressentir la gratitude dans la souffrance ? Vous n’aurez de gratitude que si elle vous conduit à une qualité de bonheur que vous n’aviez pas connue jusque-là…. Ayez aussi de la gratitude vis-à-vis de vous-mêmes ; ce n’est pas de l’égoïsme, c’est un des premiers sentiments religieux pur que vous pourrez connaître. Et cette gratitude viendra quand vous oserez être heureux sans restriction à l’arrière-plan.  

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Se réconcilier avec soi - Jacques Dechance

Le travail sur soi n'a de sens que s'il nous fait agir (contre la montée de l'intolérance à la française, par exemple...). Le but de la vie est de se réconcilier avec soi pour se réconcilier avec le monde et agir : passer de l'égoïsme à l'altruisme. La grandeur de l'homme n'est pas dans ce qu'il est, mais dans ce qu'il rend possible. Nous devons mettre de la cohérence dans notre vie, relier nos comportements à ces valeurs que sont l'altruisme, la solidarité, la fraternité, la coopération. Nous avons tous un fort potentiel de résilience si nous savons regarder notre vie comme une suite de petites grâces. Il nous faut faire confiance au sens de la vie tout en continuant à agir, capter les petites grâces comme un radar et travailler à rendre nos décisions bonnes, à ne pas les regretter. Tout l'enjeu de nos existences - et de nos sociétés - est de passer de "l'excitation-dépression" à "l'intensité-sérénité", de relier en nous la contemplation et l'action créatrice pour vivre à la fois impliqué et détaché. Être mieux dedans pour agir mieux dehors !

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Une spiritualité qui nous mène à l’humain - Pierre Abiven

 

Les dogmes ne m’intéressent que dans la mesure où ils redonnent à toute personne humaine sa dignité. « Préférer défendre la dignité de sa  vie, plutôt que sa vie », disait E. Mounier.

Pour moi, toute religion, quelle qu’elle soit, doit nous conduire à une spiritualité qui mène à l’humain : « Dieu a foi en l’homme » (M. Bloch Lemoine).

Ce qui me manque : une communauté qui m’aide à entretenir le feu divin présent en chacun de nous, et à chanter avec le flûtiste invisible, l’Espérance, la Joie, l‘Amour qu’il a déposés en chacun de nous.

L’essentiel est de réussir notre aventure humaine animée par un élan intérieur. « Va, relève-toi ! » C’est la Bonne Nouvelle du chemin toujours nouveau.

 

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 L’humanisme - Marie-Christine et Yves Grelet

 

Un autre monde « respire déjà ». Il nous inquiète parfois, faute de comprendre qu’il est une chance inouïe.

Avec les femmes et les hommes d’action, de réflexion, de foi, directs, compétents, nous sommes invités à la vie, à l’audace, à l’espérance,  à la rencontre avec les autres et avec nous-même. Avec l’Autre.

En partageant la vie des hommes d’aujourd’hui, les mains, les yeux  et le cœur ouverts, nous décidons, comme le « Bon Samaritain, de vivre le « sacrement du frère ».

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Bohémiens et bourgeois - Gustave Flaubert le 12 juin 1867

 

Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s’étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j’en vois. Et toujours avec un nouveau plaisir. L’admirable, c’est qu’ils excitaient la Haine des bourgeois, bien qu’inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal de voir de la foule en leur donnant quelques sols. Et j’ai entendu de jolis mots à la Prudhomme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d’ordre. C’est la haine qu’on porte au Bédouin, à l’Hérétique, au Philosophe, au solitaire, au poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m’exaspère. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton.

 

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Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ? Christiane Singer

 

« Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que ciel est en toi ?

Il est difficile au milieu du brouhaha de notre civilisation qui a le vide et le silence en horreur, d'entendre la petite phrase qui, à elle seule, peut faire basculer une vie :

"Où cours-tu ?"

Il y a des fuites qui sauvent la vie : devant un serpent, un tigre, un meurtrier.

Il en est qui la coûtent : la fuite de soi-même. Et la fuite de ce siècle devant lui-même est celle de chacun de nous.

"Où cours-tu ?"

Si au contraire nous faisions halte - ou volte-face - alors se révélerait l'inattendu : ce que depuis toujours nous recherchons dehors veut naître en nous. »

 

La transmission – Christiane Singer

 

Ce ne sont pas des contenus qu’il faut transmettre.

Les dieux se rient de nos théories (et de nos théologies).

C’est une manière intense d’être.

Ce qui manque le plus à notre vie d’aujourd’hui,

C’est cette intensité surgie de l’intérieur.

C’est dans la rencontre de personnes vivantes qu’on ne donne le goût.

Chacun est d’une telle richesse !

La transmission, c’est cette attention portée à un autre

qui fait qu’en lui surgit le meilleur de lui-même.

 

La fragilité ; Christiane Singer

 

La fragilité ne m’angoisse plus, ni même ne m’étonne. Tout mon corps la sait inhérente à la nature des choses. Je ne la vois plus de dehors. Je suis à l’intérieur même de cette vulnérabilité et j’y consens. Non pas par une sorte de découragement ou de lassitude qui s’accommoderait bon gré mal gré de la disparition de toutes choses. Non point du tout, j’y consens de tout cœur. Je consens à ma propre déliquescence au vent qui me brisera comme fétu de cristal… et à ce moment-là tout devient UN : le dedans et le dehors, le tangible et l’intangible, le visible et l’invisible.

 

Nous réveiller … Christiane Singer

 

Mais à trop parler de lumière, nous risquerions de créer de l’ombre. Nous ne sommes pas ici des marchands d’illusion, je ne crains rien de plus que les illusions et les idéalismes, je sais que les cultes de pureté créent l’enfer, et que les idéologies qui placent d’un côté les belles âmes et de l’autre les monstres, ont vite fait de construire leurs goulags, de lâcher leurs démons. Nous ne sommes pas là pour nous bercer les uns les autres, mais pour nous réveiller ensemble, pour réveiller en nous la mémoire endormie de l’Alliance fondatrice de notre être, nous demander comment accéder de neuf à ce qui est.
Tout le monde feint de croire que ce monde est stable et solide mais toi qui as été un enfant, tu sais bien qu’il n’en est rien. Tu peux préméditer, prévoir tout ce que tu veux, le fruit attendu ne vient pas.
Agis sans intention ni esprit de profit et le fruit tombe (ou non) à tes pieds!
Bien que la causalité tant prisée soit sans cesse déjouée, nous continuons de nous y cramponner. La surgie du fruit n’a lieu que lorsque la dimension horizontale de l’effort, de la persévérance, rejoint brusquement la dimension verticale: celle du secret. Mais qui voudrait encore savoir ces choses? Qui accepterait d’en recevoir la vivifiante, la bousculante leçon, jour après jour ?

 

Renaitre ; Christiane Singer


Il n'y a qu'un crime, c'est de désespérer du monde.
Nous sommes appelés à plein poumons à faire neuf ce qui était vieux, à croire à la montée de la sève dans le vieux tronc de l'arbre de vie. Nous sommes appelés à renaître, à congédier en nous le vieillard amer !

 

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Je l’aime ce monde - Luis Espinal (Bolivie)

Qu’est-ce qui t’a pris, Seigneur, de créer un monde pareil ! Ce monde où résonnent les mots de précarité, chômage, licenciement, maladie, peur, violence …

Et pourtant, Seigneur, je l’aime ce monde. C’est dans ce monde que tu m’appelles à naître, à me compromettre, à me laisser réveiller par ces cris : liberté, dignité, justice, solidarité, fête, réconciliation …

C’est dans ce monde que tu nous appelles à créer, à innover.

C’est dans ce monde qu’à ta suite, nous voulons prendre des risques, tâtonner, marcher sans connaître toujours le chemin, chemin de douleur … sans doute, mais chemin d’humanité, chemin d’enfantement, chemin de naissance, chemin d’incarnation.                                   

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La Marseillaise par Graeme Allwright  

Pour tous les enfants de la terre
Chantons amour et liberté.
Contre toutes les haines et les guerres
L'étendard d'espoir est levé
L'étendard de justice et de paix.
Rassemblons nos forces, notre courage
Pour vaincre la misère et la peur
Que règnent au fond de nos coeurs
L'amitié la joie et le partage.
La flamme qui nous éclaire,
Traverse les frontières
Partons, partons, amis, solidaires
Marchons vers la lumière.

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Je me suis tu - Pasteur Martin Niemoller, président des Eglises réformées de Hesse-Nassau, 1950

 

Lorsque les nazis vinrent chercher les communistes, je me suis tu : je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je me suis tu : je n’étais pas social-démocrate. Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs, je me suis tu : je n’étais pas juif. Lorsqu’ils sont venus chercher les catholiques, je me suis tu : je n’étais pas catholique. Lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester ”.

 

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Etre humaniste – Marie-Josèphe Corbineau

 

Depuis l’origine l’homme s’est constitué des règles pour que sa vie en société soit vivable. En effet l’homme ne peut pas survenir tout seul à ses besoins.  Si nous sommes uniques, nous sommes  aussi complémentaires.

Si nous regardons les hommes face à la nature et aux animaux, nous constatons que l’homme est capable de penser, d’organiser, de tirer parti de se qu’il découvre.

Il est capable de liberté et, en même temps, les règles d’organisation de sa société lui imposent le respect des autres. Il ne peut donc pas faire tout ce qu’il veut. Le respect lui demande d’accepter l’autre différent de lui, n’ayant pas les mêmes besoins, n’évoluant pas à la même vitesse, n’attachant pas la même importance aux objets, aux règles, aux relations, aux différents groupements, qu’ils soient politiques religieux ou philosophiques.

Etre humaniste, dans ces conditions, n’est-ce pas être présent à la vie que nous choisissons de mener, laissant les autres mener la leur en étant toujours prêt à aider ou à conseiller quand les autres nous en font la demande ?

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Les portes de la communication; Bernard Werber

 

Entre ce que je pense,

Ce que je veux dire,

Ce que je crois dire,

Ce que je dis,

Ce que vous voulez entendre,

Ce que vous entendez,

Ce que vous croyez en comprendre,

Ce que vous voulez comprendre et

Ce que vous comprenez,

Il y a au moins neuf possibilités

De ne pas se comprendre.

Mais, sil vous plait,

Essayons quand même !

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Aux enfants du tiers-monde par  Camille (17 ans)

 

Ils sont très bien élevés les gosses qui meurent de faim:
Ils ne parlent pas la bouche pleine, ils ne gâchent pas leur pain.
Ne font pas de petits tas au bord de leur assiette

Ne font pas la grimace quand on enlève un plat.
Ils ne donnent pas au chien le gras de leur jambon.
Ils ont le cœur si lourd qu'ils vivent à genoux.
Pour avoir leur repas ils attendent bien sagement.
Non rassurez-vous, ils ne vont pas crier.
Eux ils pleurent sans bruit, on ne les entend pas.
Ils sont si petits qu'on ne les voit même pas.
Ils cherchent stoïquement du riz dans la poussière.
Mais ils ferment les yeux quand l'estomac se tord.
Non, non soyez tranquilles, ils ne vont pas crier.
Ils n'en ont plus la force: seuls les yeux peuvent parler.
Ils vont croiser leur bras sur leurs ventres gonflés
Ils vont prendre la pose pour faire un bon cliché.
Ils mourront doucement, sans bruit, sans déranger.
Ces petits enfants là, ils sont si bien élevés...

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Je n’ai que mes mains - Yvonne (ACO)

 

Je ne suis pas payée cher

On dit que je ne vaux rien

Je n’ai que mes mains

Des mains pour être rentable

Aller vite, gagner ma vie

Je n’ai que mes mains

Des mains transies par le froid

Blessées, poings fermés

Je n’ai que mes mains

Des mains pour aimer et vivre

Et tout donner pour rien

Je n’ai que mes mains

Des mains ouvertes, libérées enfin

Qui cherchent à serrer d’autres mains

Je n’ai que mes mains

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Croire en Dieu ou en la chance ? Isabel Ellsen ; « Je voulais voir la guerre » (La Martinière)

 

Croire en Dieu, je ne sais pas, même s’il est arrivé de m’abîmer dans des prières improvisées qui n’avaient plus rien de catholique, là, si tu m’entends, c’est le moment où jamais de le faire savoir et de t’occuper du problème, si tu ne veux pas que je vienne grossir le rang des locataires du ciel, dis, ça t’ennuierait beaucoup de faire quelque chose pour moi, là, tu es débordé – débordé à quoi faire, d’abord ?

          Plus qu’en Dieu, je crois à la chance.

          Ầ moins que ce ne soit la même chose.

Je crois à leur vérité - Isabel Ellsen ; « Je voulais voir la guerre » (La Martinière)

 

Je crois aux regards, à tous les regards. Je crois à leur vérité… Et ce que l’on voit dans le regard des autres apprend l’amour. Et la compassion. Ce pincement au cœur, ce dégoût pour l’injustice et les injustices, cette envie jamais rassasiée de vouloir donner quelque chose à ceux qui ne reçoivent jamais rien.

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 Avancer sur le chemin - Gérard Bessière "L'arborescence infinie. Jésus entre passé et avenir"

 

Jésus n'a pas laissé un code moral ou juridique. Il a laissé un cri d'alarme, une inquiétude fertile, un appel d'air. […]  Il ne s'est pas attardé à organiser, légiférer, définir.  Il a ouvert une voie, il a allumé un feu, il a jeté le levain, le sel, la semence.  Il n'a pas laissé des écrits mais seulement des hommes. Reste à avancer sur le chemin.

 

Sacrifice - Gérard Bessière "Au seuil du silence"

 

Comment peut-on dire ou chanter qu’il fallait que Jésus soit crucifié pour “apaiser le courroux” de Dieu ? Quel père exigerait, accepterait pareille “rançon” pour réparer des offenses ? Comment a-t-on pu enseigner et prêcher pareille horeur, et en imprégner des siècles où la peur du péché était le resort de la vie chrétienne ?

Le “salut” n’était pas sur la croix où Jésus mourait, il était sur les Chemins de la vie nouvelle à laquelle il invitait en annonçant l’amour de Dieu et tout homme, en allant vers les pauvres, les maladies, tous les exclus.

 

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La nouvelle super puissance - Satish Kumar

 

Il se peut bien qu'il y ait encore deux super-puissances sur la planète : les Etats-Unis et l'opinion publique mondiale.
Jonathan Schell a écrit :
'La nouvelle Super Puissance de l'Opinion Publique possède un pouvoir immense, mais c'est un pouvoir d'une nature différente. C'est le pouvoir des coeurs et de la volonté de la majorité des peuples du monde. Ses victoires sont des triomphes du courage civil.'
Tandis qu'une des deux Super-Puissances cherche la domination sur le terrain de la croissance économique et de l'avantage militaire,
l'autre Super-Puissance exige la justice, la paix, le développement durable et la spiritualité;
et la Super Puissante dominante sait qu'il lui sera mené la vie dure si elle veut engager de nouvelles guerres et continuer une politique commerciale inéquitable.
L’autre Super-Puissance a vraiment la capacité de gagner la guerre.
 

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Devenir humain -  Yves Burdelot

 

L'homme trouve le sens de sa vie quand il tend à façonner, en lui-même et dans les autres, ce qu'il est appelé à devenir, c'est-à-dire humain.  Le salut de chaque homme comme celui de l'histoire humaine toute entière, c'est donc la participation de tous les hommes à la venue au jour d'une authentique humanité"

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Rebelle - Jean Sullivan (Le plus petit abîme)

 

Un chrétien qui a quelque conscience de ce qu'il est, ne peut être qu'un rebelle.

Rebelle à quoi ?

Aux mœurs du monde, à son réalisme qui est la forme de ses illusions, à sa boulimie d'images, à ses mensonges et lâchetés devenus si consubstantiels au mondain qu'il les nomme culture, compréhension, charité...

Un homme ne peut pas ne pas être défait par le monde.

Il peut une chose : prendre ses distances, tenir son regard, refuser.

Dans les sociétés de proclamations, de publicité, d'assurances, loteries, les rebelles sont le levain du monde.

Ils ne s'absentent que pour être autrement présents, constituer des sociétés réelles d'amis.

Naitre, Jean Sulivan Prêtre et écrivain français (1913-1980)

On ne vient pas qu’une seule fois au monde. Je suis né sur des terres plates, dans un village pauvre, sans beauté. […] Je suis revenu au monde du côté de la Bernina, non loin du rocher de Zarathoustra, en escaladant les montagnes d’Engadine [...]. Je suis né à la lumière, plus tard, dans l’Italie du Sud, après des douleurs physiques, à l’amitié du monde, à l’écriture. À chaque fois, j’entendais la clameur de l’action de grâces, l’alléluia torrentiel… Je suis né dans l’Inde du Sud, au bord d’un fleuve. Je sais dans mes os que je marche vers l’ultime naissance dans l’inconnu pour lequel il n’est plus de mot, parce qu’il n’y a plus ni objet, ni regard, ni spectacle, parce qu’il est notre être même .

 

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La médecine du bonheur - Dr. Danièle Stiennon (la médecine du bonheur)

 

Dites à vos enfants qu'un horizon existe.
Dites-leur que l'homme a un chemin à suivre et que c'est un chemin de fraternité et de lumière !
Dites-leur que le monde qui meurt n'est pas le leur et qu'ils doivent écouter leur idéal.
Dites-leur que leur rêve est réalisable !
Pour l'enfant, et ce jusqu'à un certain âge, les parents sont des dieux ; ils ont toujours raison.
Alors, n'imprégnez par leur cerveau et leur cœur de paroles de désespoir!

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Le métier d’homme - Alexandre Jollien  (Le métier d’homme, éd : Point)

 

L’art de tenir debout, de maintenir le cap suppose précisément un horizon plus heureux vers lequel se diriger.
Ce qui mine cette progression, ce n’est pas la souffrance, ni l’échec, mais le désespoir.
Cesser d’espérer, c’est s’avouer vaincu sans même relever le défi, c’est rendre vain chacun de nos efforts.
La formation de la personnalité exige, comme singulier point de départ, un dépouillement radical : se (re) connaître vulnérables, perfectible, prendre conscience d’évoluer en terres incertaines, essayer de savoir pourquoi l’on combat… joyeusement.

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La vie t’appelle - Boris Cyrulnik (Sauve-toi, la vie t’appelle ; Ed Odile Jacob)

 

L’évolution perverse commence quand le mythe devient dogme et nous demande de croire qu’il n’y a pas d’autre vérité. Dès lors il suffit que l’un d’entre nous envisage une autre évolution, découvre une expérience différente ou une archive qui pourrait changer le mythe pour qu’on le prenne pour un blasphémateur. Lorsque le mythe nécessaire devient un dogme fixiste, toute opinion différente, même voisine, fait l’effet d’une transgression.

 

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La guerre la plus dure c'est la guerre contre soi-même. Patriarche Athénagoras
 

Il faut arriver à se désarmer.
J'ai mené cette guerre pendant des années, elle a été terrible. Mais je suis désarmé. Je n'ai plus peur de rien car l'amour chasse la peur.
Je suis désarmé de la volonté d'avoir raison, de me justifier en disqualifiant les autres, je ne suis plus sur mes gardes, jalousement crispé sur mes richesses.
J'accueille et je partage. Je ne tiens pas particulièrement à mes idées, à mes projets. Si l'on m'en présente de meilleurs, ou plutôt non, pas meilleurs, mais bons, j'accepte sans regret.
J'ai renoncé au comparatif. Ce qui est bon, vrai, réel, est toujours pour moi le meilleur.
C'est pourquoi je n'ai plus peur. Quand on n'a plus rien, on a plus peur.
Si l'on désarme, si l'on se dépossède, si l'on s'ouvre au Dieu-Homme qui fait toutes choses nouvelles, alors Lui efface le mauvais passé et nous rend un temps neuf où tout est possible.

 

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Et un sourire ... Paul Eluard (Paroles d'espoir, Albin Michel)

La nuit n'est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l'affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée,
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager
.

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Fin de l’occident, naissance d’un monde ! Hervé Kempf

 

Cessons de nous raconter des histoires sur « la crise » ! Et regardons de face le cœur du problème qui se pose à la société humaine en ce début du XXIe siècle : les contraintes écologiques interdisent que le niveau de vie occidental se généralise à l’échelle du monde. Il devra donc baisser pour que chacun ait sa juste part. Autrement dit, l’appauvrissement matériel de l’Occident est inéluctable. Comment allons-nous vivre cette mutation : en changeant nos sociétés pour nous adapter au mieux à ce nouveau monde, ou en nous opposant au sens de l’histoire, au prix d’un déchaînement de la violence ?

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Vers la sobriété heureuse - Pierre Rabhi  

 

La subordination au lucre;

La modernité a commis une erreur fatale, dont nous commençons seulement à mesurer les conséquences désastreuses avec la grande crise d’aujourd’hui : elle a subordonné le destin collectif, la beauté et la noblesse de la planète Terre dans sa globalité à la vulgarité de la finance. Dès lors, le sort en a été jeté. Tout ce qui n’a pas un prix n’a pas de valeur. L’argent, invention destinée à rationaliser le troc, noble représentation de l’effort, de l’imagination, de la créativité, de la matière utile à la vie, a été dénaturé par celui que l’on « gagne en dormant ».

 

    Le temps virtuel ;

    On peut poser la question de savoir si le temps virtuel, qui devient chaque jour davantage la matrice de l'existence de l'homme moderne, ne risque pas, avec le déphasage qu'il provoque, de porter atteinte à la nature profonde de l'être humain. Je demandais un jour à des amis si leur fils étudiant était chez eux. Ils m'ont répondu qu'il était en effet chez eux, sans l'être vraiment. .. J'ai fini par comprendre qu'il était physiquement sous leur toit, mais que, son esprit étant entièrement accaparé par le clavier, la souris et l'écran, il était en fait très loin d'eux. Il était grisé jusqu'à l'envoûtement par ces outils prodigieux. Il s'était rallié à une confrérie de fantômes d'un nouveau genre, avec lesquels il entretenait le dialogue qu'il n'arrivait pas à établir avec sa famille. Mais comme le repas virtuel n'a pas encore été inventé, sa présence furtive à table était le seul moment convivial qu'il lui concédait.

 

    Cohérence ;

    Les situations de cohérence entre nos aspirations profondes et nos comportements sont limitées, et nous sommes contraints à composer avec la réalité. Mais il est impératif d'oeuvrer pour que les choses évoluent vers la cohérence, et que l'incohérence ne soit plus considérée comme la norme, et encore moins comme une fatalité. Toutes les occasions de nous mettre en cohérence sont à saisir. Il ne faut pas minimiser l'importance et la puissance des petites résolutions qui, loin d'être anodines, contribuent à construire le monde auquel nous sommes de plus en plus nombreux à aspirer.

 

    Oasis de vie;

    La planète Terre est à ce jour la seule oasis de vie que nous connaissons au sein d’un immense désert sidéral. En prendre soin, respecter son intégrité physique et biologique, tirer parti de ses ressources avec modération, y instaurer la paix et la solidarité entre les humains, dans le respect de toute forme de vie, est le projet le plus réaliste, le plus magnifique qui soit.
Charte internationale pour la terre et l’humanisme

    

     La sobriété;

     La sobriété requiert de l'enthousiasme. Elle est une attitude mentale issue de la raison et une disponibilité issue du cœur, comme une éthique de vie, source de satisfaction intérieure. Elle est le contraire de la misère qu'elle nous invite à traquer sans relâche, comme une tare inacceptable, pour lui substituer une harmonie avec la Nature, une sobriété heureuse.

 

     Nature et économie ;

     La nature toute entière nous donne une magnifique leçon d'une économie à laquelle elle doit sa pérennité. Le fameux "rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme" de Lavoisier met en évidence que la nature n'a pas de poubelles. Elle aurait en quelque sorte horreur du gaspillage, même si, dans le même temps, elle nous déconcerte par ses excès de pollen et de spermatozoïdes, dont un nombre très infime intervient dans la fécondation.

    ... Ce que l'on appelle aujourd'hui "économie" est devenu l'art subtil de faire de la prédation une science dont la complexité permet de justifier la place considérable dévolue au superflu, alors que le mode d'existence traditionnel semble être une sorte d'optimisation de l'art de vivre ensemble avec simplicité

 

   Modernité et ploutocratie ;

   Avec la modernité , la grande distribution, l'industrie lourde, la centralisation, le transport et les planifications technocratiques, qui se targuent de tant de rationalité, se sont coalisés pour saper les fondements  d'un ordre séculaire à échelle humaine, rassemblant tant de talents et offrant de si beaux espaces  de créativité, au profit d'un système monstrueux qui nous gère et nous digère sans autre finalité que servir une ploutocratie aveugle, cruelle et stupide.

La Terre ... - Pierre Rabhi,

Combien sommes-nous à comprendre cette glèbe silencieuse que nous foulons toute notre vie ? Pourtant, c'est elle qui nous nourrit, elle à qui nous devons la vie et devrons irrévocablement la survie.

 La restauration de la terre nourricière ne devrait plus être considérée comme étant de la seule compétence et responsabilité des professionnels de la terre. Chaque citoyen peut, et je dirais doit, contribuer à cette œuvre de sauvegarde de l’humanité et de la nature, soignant, pansant, animant un fragment de la terre commune pour son bien-être propre et par conséquent celui de la communauté terrestre.

Il nous faudra bien répondre à notre véritable vocation, qui n’est pas de produire et de consommer sans fin, mais d’aimer, d’admirer et de prendre soin de la vie sous toutes ses formes.

Incarner l'utopie - Pierre Rabhi,

 

Dans cette épopée matérialiste, la violence de l'homme contre l'humain n'a jamais atteint des seuils aussi désastreux, et la Création a subi des détériorations sans précédent.
La technologie au service de la destruction nous donne pour la première fois de notre histoire,
le pouvoir de nous éradiquer totalement.

La crise de ce temps n'est pas due aux insuffisances matérielles.
La logique, qui nous domine, nous gère et nous digère, est habile à faire diversion en accusant la manque de moyens.
La crise est à débusquer en nous-même dans cette sorte de noyau intime qui détermine notre vision, notre relation aux autres et à la nature, les choix que nous faisons et les valeurs que nous servons.

Incarner l'utopie, c'est avant tout témoigner qu'un être différent est à construire.
Un être de conscience et de compassion, un être qui, avec son intelligence, son imagination et ses mains rend hommage à la vie dont il est l'expression la plus élaborée, la plus responsable et la plus subtile.

Cultiver son jardin sera un acte de légitime résistance - Pierre Rabhi

 

Désormais, la plus haute, la plus belle performance que devra réaliser l’humanité sera de répondre à ses besoins vitaux avec les moyens les plus simples et les plus sains....
Cultiver son jardin ou s’adonner à n’importe quelle activité créatrice d’autonomie sera considéré comme un acte politique, un acte de légitime résistance à la dépendance et à l’asservissement de la personne humaine.

 

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La vérité et l'amour sans conditions auront le dernier mot - Martin Luther King

 

Aujourd'hui, dans la nuit du monde et dans l'espérance, j'affirme ma foi dans l'avenir de l'humanité.
Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.
Je refuse de partager l'avis de ceux qui prétendent que l'homme est à ce point captif de la nuit que l'aurore de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité.
Je crois que la vérité et l'amour sans conditions auront le dernier mot effectivement.
La vie, même vaincue provisoirement demeure toujours plus forte que la mort.
Je crois fermement qu'il reste l'espoir d'un matin radieux.
Je crois que la bonté pacifique deviendra un jour la loi.
Chaque homme pourra s'asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et plus personne n'aura plus de raison d'avoir peur.

 

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A-t-on besoin d’une religion ? André Comte-Sponville

 

Au fond, à la lecture des évangiles, ce qui fait la valeur d’une vie humaine, est-ce le fait que la personne en question croit ou pas en Dieu, qu’elle croit ou pas en une vie après la mort ? S’agissant de ces deux questions, la seule vérité, pour vous comme pour moi, c’est que nous n’en savons rien ! Croyants et incroyants, nous ne sommes séparés que par ce que nous ignorons.
Il serait paradoxal d’attacher plus d’importance à ce que nous ignorons, qui peut sembler nous séparer, qu’à ce que nous connaissons très bien, d’expérience et qui nous rapproche : ce qui fait la valeur d’une vie humaine, ce n’est pas la foi, ce n’est pas l’espérance, c’est la quantité d’amour et de courage dont on est capable.

Paix à tous ; André Comte-Sponville, L’esprit de l’athéisme (Albin – Michel)

 

On peut se passer de religion; mais pas de communion, ni de fidélité, ni d’amour.

Ce qui nous unit, ici, est plus important que ce qui nous sépare.

Paix à tous, croyants et incroyants.

La vie est plus précieuse que la religion (c’est ce qui donne tort aux inquisiteurs et aux bourreaux);

la communion, plus précieuse que les Eglises (c’est ce qui donne tort aux sectaires);

la fidélité, plus précieuse que la foi ou que l’athéisme (c’est ce qui donne tort aux nihilists aussi bien qu’aux fanatiques);

enfin –c’est ce qui donne raison aux braves gens, croyants ou non- l’amour est plus précieux que l’espérance ou que le désespoir.

N’attendons pas d’être sauvés pour être humains.

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Vérité et amour triomphent toujours; Mahatma Gandhi

 

Quand je désespère, je me souviens qu'à travers toute l'histoire, les chemins de la vérité et de l'amour ont toujours triomphé. Il y a eu des tyrans et des meurtriers, et parfois ils ont semblé invincibles, mais à la fin, ils sont toujours tombés. Pensez toujours à cela.

Action et fruit de l’action ; Gandhi


C'est l'action et non le fruit de l'action qui importe.
Vous devez faire ce qui est juste.
Il n'est peut-être pas en votre pouvoir, peut-être pas en votre temps, qu'il y ait des fruits.
Toutefois, cela ne signifie pas que vous deviez cesser de faire ce qui est juste.
Vous ne saurez peut être jamais ce qui résultera de votre geste, mais si vous ne faites rien, il n'en résultera rien.

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Le divin en l’homme - La parole de Dieu - Etienne Godinot

Aucune parole dite sacrée n’est “ la parole de Dieu ”. Des hommes inspirés parlent et parfois font parler ce qu’ils appellent “ Dieu ”, mais Dieu, lui, ne parle pas. Le divin en l’homme se découvre dans l’expression artistique, dans la recherche scientifique, au cœur de la relation à l’autre (personne, animal, nature), dans la pensée, la parole ou l’acte de compassion, d’écoute, de bienveillance, de bonté, de patience, de pardon, d’émerveillement, mais aussi dans la décision d’assumer le conflit face à l’inacceptable, de passer à l’action, d’entrer dans le rapport de force pour rétablir la justice et la vérité ".   (…)

Si Jésus n'est pas Dieu fait homme, mais homme à la recherche de Dieu, il devient plus proche de nous. Il est une référence, un frère ainé, un modèle de l'accomplissement humain authentique. Nous découvrons en Jésus une toute autre grandeur, notre propre grandeur, si nous nous mettons à croire en nous ... Le christianisme n'est plus un conte merveilleux pour enfants. Ce n'est plus la révélation suprême qu'il faut propager à travers le monde, mais un appel universel à chaque être humain à devenir le plus possible soi-même, quels que soient son milieu culturel ou sa tradition religieuse.

Légendes et magie ou cordialité et partage ? Etienne Godinot

 

Peut-on être crédible auprès de nos contemporains en racontant, sans les décoder et sans les interpréter, des histoires d’un être né d’une vierge sans fécondation d’un homme, d’un super-man qui transforme l’eau en vin, multiplie les pains, réanime les morts, marche sur l’eau, ressuscite après sa mort, traverse des portes fermées, monte au ciel ? Le cœur du christianisme, est-ce le message des Béatitudes proclamé sur la montagne par Jésus de Nazareth, ou est-ce les légendes hagiographiques et les constructions théologiques inventées à son sujet au cours des siècles ?

 

Les catholiques donnent une image insupportable – ou alors à tout le moins pas claire, sinon contradictoire - de “ Dieu ” en célébrant chaque jour, chaque semaine le sacrifice de “ l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ”, en glorifiant la souffrance et la mort de la victime innocente qui offre sa vie à son Père, sacrifice nécessaire pour racheter les hommes. Les chrétiens célèbrent donc un Dieu de tendresse et d’amour qui a besoin, pour remettre les péchés des hommes, que son “ Fils unique ” soit tué après les pires tortures.

Je suis surpris et interrogatif quand on m’écrit que les récits de la filiation divine et de la naissance virginale des hommes célèbres antérieurs à Ieschoua ou contemporains de lui, les Pharaons, Platon, Alexandre, Romulus et Remus, Bouddha… sont des récits mythiques, poétiques et symboliques, mais que la filiation divine et la naissance virginale du Christ sont des réalités historiques et des vérités de foi ou qu’on ne peut remettre en question, ou des mystères qu’il faut méditer…

Spiritualité, croyance ou bonté ? Etienne Godinot

 

Je crois avant tout que la spiritualité de tout homme se manifeste d’abord par sa bonté, sa compassion, son ouverture d’esprit, son souci de se connaître mieux soi-même et de s’améliorer, son humour, son honnêteté intellectuelle, sa simplicité. Peu importe alors ce qu’il croit. L’important, c’est ce qu’il fait, ce qu’il vit, ce dont il témoigne. Plusieurs textes évangéliques me semblent essentiels à cet égard. Peu importe d’ailleurs qu’ils soient de Jésus ou ajoutés par ses disciples, car toutes les traditions religieuses authentiques de la planète disent la même chose :

- “ J’étais nu, et vous m’avez vêtu, j’étais malade et vous m’avez rendu visite… ”, et peu importe ce à quoi vous avez cru pourvu que vous ayez été bons…

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Le début de la tyrannie  - Platon  439-347 avt JC (Extrait de La République)

 

Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maitres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie … 

Ordre, harmonie, paix ; Platon

Avant de songer à réformer le monde, à faire des révolutions, à méditer de nouvelles constitutions, à établir un ordre nouveau, descendez dans votre cœur, faites-y régner l'ordre, l'harmonie, la paix. Ensuite seulement, cherchez autour de vous des âmes qui vous ressemblent et passez à l'action .

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Religieux et spirituels - Bernard Besret "Confiteor" Albin Michel

 

La lutte pour l'avenir du XXI siècle, à mon avis, ne se jouera pas comme on pourrait le croire entre les religieux d'un côté et les rationalistes de l'autre.  Il se jouera plutôt entre les religieux d'une part et les spirituels de l'autre.  Entre les croyants prêts à admettre sans discussion ce que les religions leur disent de croire, et les hommes qui assumeront avec intelligence la rigueur d'une démarche de foi.  Entre ceux qui accepteront de s'aliéner à une structure institutionnalisée et hiérarchisée, et ceux qui mèneront jusqu'au bout la démarche personnelle et libératrice de l'affrontement au réel et de la sagesse qui en découle.

 

Prétention à détenir la vérité, Bernard Besret.  

La mondialisation des échanges, l’accélération des techniques de  communication, qui ont pour effet de rétrécir notre planète, rendent caduques toutes les interprétations provinciales de notre histoire.  La certitude d’appartenir, par naissance ou par adoption, au camp de Dieu n’est plus crédible.  La prétention à détenir seul la vérité, prétention qui a provoqué tant de massacres dans l’histoire des hommes et en provoque encore aujourd’hui, ne peut plus être prise au sérieux par quiconque a ouvert son esprit à la dimension du monde.

Du bon usage de la vie. Albin Michel 1996

Ami(e),   D’après Bernard Besret, (Du bon usage de la vie, p.19)

 

Si tu as suivi la route jusqu’à déjà atteindre l’Inaccessible,

si tu es parvenu à la connaissance unitive de l’Un,

si ta conscience est éveillée à la conscience éveillée du monde,

si tu n’es plus que pure manifestation du Soi parmi nous,

alors, selon le conseil de saint Augustin, « aime et fais ce que tu veux ».

 

Tu n’as plus à t’encombrer de règles ou de rites.

Tu n’as plus à te préoccuper du bon usage de la vie.

Tu es libre comme l’air, libre comme le souffle, libre comme l’esprit.

 

Par contre, si tu te sens toujours en chemin,

si, chaque matin, tu as le sentiment de n’en être encore qu’au commencement,

de n’être qu’un perpétuel novice, qu’un perpétuel apprenti,

si tu sens que, laissé à ton inspiration, tu ne fais que te disperser, te divertir

(c’est-à-dire partir sur des sentiers  latéraux  où tu risques de t’égarer),

si tu ressens le besoin de quelques repères,

de quelques panneaux d’orientation, de quelques signaux,

alors peut-être trouveras-tu un certain bonheur

à lire [certains livres de spiritualité] qui te proposent un itinéraire

pour avancer sur le chemin de l’éveil.

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« Je t’aime » - Jacques Prévert

 

Quand tu dis que tu aimes les fleurs, tu les coupes.

Quand tu dis que tu aimes les poissons, tu les manges.

Quand tu dis que tu aimes les oiseaux, tu les mets en cage.

Quand tu me dis : “Je t’aime”, j’ai peur. "

 

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La paix en soi, la paix en marche -  Thich Nhat Hanh

 

Dans notre vie quotidienne nous avons l'habitude de courir.
Nous recherchons la paix, le succès, l'amour, Dieu - nous ne cessons de courir - et nos pas sont pour nous un moyen de fuir l'instant présent.
Mais la vie n'est accessible que dans l'instant présent.
Dieu n'est accessible que dans l'instant présent.
La paix n'est accessible que dans l'instant présent...
Cesser de courir est une pratique très importante. Nous avons couru toute notre vie.
Nous pensons que le bonheur et le succès seront présents ailleurs et plus tard.
Nous ne savons pas que tout - la paix, le bonheur et la stabilité - ne peut être trouvé que dans l'ici et maintenant.
C'est l'adresse de la vie - l'intersection de l'ici et du maintenant.

 

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Vive le marché ! Maurice Bellet

 

Si vous voulez acheter un téléviseur, divers cas peuvent se présenter :
Si vous êtes très pauvre, eh bien c'est simple : vous vous en passez.
Si vous êtes pauvre, vous l'achetez à crédit, c'est-à-dire vous payez 30% plus cher.
Si vous êtes dans une honnête moyenne, vous le payez au prix marqué.
Si vous êtes riche, il y a bien dans vos relations quelqu'un qui pourra vous le faire avoir à 30 % moins cher.
Si vous êtes très riche, vraiment très riche, le fabricant se fera une joie de vous l'offrir. 

Accéder à la vie, à la liberté;   Maurice Bellet

Accéder à la vie, à la liberté, ce n'est point voguer au sein d'idées sublimes et illimitées. C'est enfin être homme, sans plus. La toute puissance de la décision est un leurre, comme en témoigne la vanité de tant de résolutions et de contritions. Tout ce que je puis, c'est accepter ce que je suis, par ma condition humaine et ma propre histoire; l'assumer sans réserves et sans espoir vain,et avancer sur un chemin que je ne peux tracer d'avance.

Converser ; Maurice Bellet

 

Converser de choses et d’autres

et soudain il se fait sans qu’on l’ait voulu

qu’on se met à parler enfin

parler de la vie, la mort, l’avenir de l’humanité,

l’amour, la vérité (…)

les grands chemins de l’homme, (…)

On s’en parle les uns aux autres sans haine,

sans controverse, sans passion basse,

mais parce que cela importe plus que tout le reste

et qu’on en parle si peu souvent.

Et il arrive alors qu’une parole dite en passant,

sans effort et sans intention,

soit baume, lait et miel, eau très pure, sang vivifiant

juste à temps pour celui qui l’attendait,

et le fond du cœur est ouvert.

 

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A l'intérieur de toi,  l'eau vive - Origène ( vers 185-253)

 

Essaie de boire toi aussi à la source de ton esprit.
A l'intérieur de toi-même il y a le principal de " l'eau vive", il y a les canaux intarissables et les fleuves gonflés du sens spirituel, pourvu qu'ils ne soient pas obstrués par la terre et les déblais"

 

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La gratitude - Robert Emmons

 

Dans le monde d’aujourd’hui, la gratitude n’est-t-elle pas d’une naïveté excessive ? Ignore-t-elle la tragédie de la souffrance ? La gratitude affaiblit-elle l’autonomie et la volonté personnelle d’entreprendre de grands efforts ? La gratitude est une réaction naturelle à une situation particulière quand de bonnes choses nous arrivent, mais risque d’être inappropriée en certaines circonstances …

Loin d’être un sentiment confortable et flou, la gratitude est moralement et intellectuellement exigeante. Par la gratitude, nous reconnaissons que nous ne sommes finalement pas des producteurs et des consommateurs mais, surtout, les réceptacles de dons. La gratitude nous donne un moyen de transcender les vicissitudes immédiates. Ce n’est pas seulement une émotion ressentie en recevant un cadeau avec plaisir, mais aussi une attitude envers l’existence.

 

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Un jour viendra - Victor Hugo

 

Un jour viendra où les armes vous tomberont des mains, à vous aussi ! Un jour viendra où la guerre paraîtra aussi absurde et sera aussi impossible entre Paris et Londres, entre Pétersbourg et Berlin, entre Vienne et Turin, qu'elle serait impossible et qu'elle paraîtrait absurde aujourd'hui entre Rouen et Amiens, entre Boston et Philadelphie. Un jour viendra où vous France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l'Alsace, toutes nos provinces, se sont fondues dans la France. Un jour viendra où il n'y aura plus d'autres champs de bataille que les marchés s'ouvrant au commerce et les esprits s'ouvrant aux idées. - Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d'un grand sénat souverain qui sera à l'Europe ce que le parlement est à l'Angleterre, ce que la diète est à l'Allemagne, ce que l'Assemblée législative est à la France ! (Applaudissements.) Un jour viendra où l'on montrera un canon dans les musées comme on y montre aujourd'hui un instrument de torture, en s'étonnant que cela ait pu être! (Rires et bravos.) Un jour viendra où l'on verra ces deux groupes immenses, les États-Unis d'Amérique, les États-Unis d'Europe (Applaudissements), placés en face l'un de l'autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies, défrichant le globe, colonisant les déserts, améliorant la création sous le regard du Créateur, et combinant ensemble, pour en tirer le bien-être de tous, ces deux forces infinies, la fraternité des hommes et la puissance de Dieu !

La pensée plus forte que le mal - Victor Hugo

 

La toute-puissance du mal n'a jamais abouti qu'à des efforts inutiles. La pensée échappe toujours à qui tente de l'étouffer. Elle se fait insaisissable à la compression ; elle se réfugie d'une forme dans l'autre. Le flambeau rayonne ; si on l'éteint, si on l'engloutit dans les ténèbres, le flambeau devient une voix, et l'on ne fait pas la nuit sur la parole ; si l'on met un bâillon à la bouche qui parle, la parole se change en lumière et l'on ne bâillonne pas la lumière.

Le prodige de ce grand départ céleste - Victor Hugo

Le prodige de ce grand départ céleste qu'on appelle la mort, c'est que ceux qui partent ne s'éloignent point.
Ils sont dans un monde de clarté, mais ils assistent, témoins attendris, à notre monde de ténèbres.
Ils sont en haut et tout près. Oh ! qui que vous soyez, qui avez vu s'évanouir dans la tombe un être cher,
ne vous croyez pas quittés par lui. Il est toujours là. Il est à côté de vous plus que jamais.
La beauté de la mort, c'est la présence. Présence inexprimable des âmes aimées, souriant à nos yeux en larmes.
L'être pleuré est disparu, non parti.
Nous n'apercevons plus son doux visage ; nous nous sentons sous ses ailes.
Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents…

L'arbre et l'ennui - Victor Hugo

 

On ne s’ennuie jamais au pied d’un arbre. Il y a toujours quelque chose à voir, à écouter, à toucher ou à sentir.

« Vous m’avez vu souvent

Seul dans nos profondeurs, regardant et rêvant.

Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu …

Dans votre solitude où je rentre en moi-même,

Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime. »

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Un nouveau départ … Dom Helder Camara

  

Partir, c’est avant tout sortir de soi.

Prendre l’univers comme centre,

Au lieu de son propre moi.

Briser la croûte d’égoïsme

Qui enferme chacun comme dans une prison.

 

Partir, c’est cesser de braquer une loupe

Sur mon petit monde ;

Cesser de tourner autour de moi-même

Comme si on était le centre de tout et de la terre.

 

Partir, ce n’est pas dévorer des kilomètres

Et atteindre des vitesses supersoniques.

C’est avant tout regarder,

S’ouvrir aux autres, aller à leur rencontre.

 

C’est trouver quelqu’un qui marche avec moi

Sur la même route,

Non pas pour me suivre comme mon ombre,

Mais pour voir d’autres choses que moi,

Et me les faire voir.

 

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En paix et à notre place - Claire Civet

 

Que les fêtes de fin d'années nous apportent à chacun la paix, le bonheur en famille, le sentiment profond que nous sommes tous des enfants de l'univers, autant que les arbres, les étoiles, les oiseaux... Nous sommes liés à tout et formons un tout. Puissions-nous nous imprégner de cette vérité pour nous sentir en paix et à notre place. Malgré les difficultés que nous rencontrons au quotidien, les revers et les échecs, pour moi, la vie reste un cadeau.

 

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Sens de sa vie - Marcel Légaut

 

On est introduit pas à pas, par évolution lente et insensible, ou par la succession de lumières soudaines, dans la découverte du sens propre de sa vie.

Plus on avance sur ce chemin, mieux on entrevoit la cohésion interne de ce qu’on a vécu dans le passé sans en avoir eu conscience sur le moment même et, du même mouvement, mieux on pressent la cohésion des manières dont on aura à vivre l’avenir. On saisit l’unité foncière de sa vie, son unicité, et finalement la solitude où son existence se développe, que nul ne peut violer mais où autrui peut prendre présence.

A mesure qu’on s’approche du but, plus il s’éloigne. On découvre en soi une impuissance radicale à être tout ce qu’on voit devoir être …

Cheminer vers son humanité - Marcel Légaut

Tout être humain est plus grand que son dire, que son faire et même de la conscience qu’il a de lui-même. Pour cheminer vers son humanité, pour préparer en soi l’avènement de ses secrètes possibilités plus ou moins inconnues de soi, la première étape est simple ; Et pourtant, elle n’est pas courante … C’est prendre la vie au sérieux.

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Le consumérisme - Bernard Stiegler

 

Le consumérisme (…) est devenu toxique (…). Dans une société où l’acte d’achat est le plus important, où l’argent est érigé en valeur absolue, cela veut simplement dire qu’il n’y a plus de parents, plus d’adultes, plus d’autorité et donc plus d’enfants non plus. Dans cette vaste entreprise de détournement de l’attention des enfants vers les marchandises, les parents sont expulsés, décrédibilisés –ringardisés somme on disait il y a quelques années … mais aussi mis en position d’accusés. 

 

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Penser au présent - Pascal

Nous ne tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l’avenir come trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé pour l’arrêter comme trop prompt ; si imprudents, que nous errons dans des temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. (…) Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l’avenir. Nous ne pensons point au présent ; et, si nous y pensons, ce n’est que pour en prendre la lumière pour disposer de l’avenir. Le présent n’est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais..

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Adieu l'Eglise -  Jacques Meurice

 

Dans l'église, à celui qui conteste, on objectera facilement que, finalement, il y a l'obéissance, la soumission " au nom de la foi" qui doit lui servir de règle et de mesure.  Ce qu'on voit beaucoup moins, c'est que c'est justement au nom de la foi, que la contestation se fait, quand elle est basée sur le Christ et l'Evangile. C'est la foi du chrétien qui le pousse à dire à son évêque les contradictions qu'il a relevées entre la vie structurelle de la communauté et le message du Christ.  C'est la foi qui le pousse à s'engager dans le monde au service de ses frères.  Si ce n'était pas la foi, il enfilerait ses pantoufles et ne se poserait plus de problèmes ! "

 

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Dieu, une construction humaine ? Albert Einstein

 

Le mot Dieu n'est pour moi rien de plus que l'expression et le produit des faiblesses humaines, la Bible un recueil de légendes, certes honorables mais primitives qui sont néanmoins assez puériles. Aucune interprétation, aussi subtile soit-elle, ne peut selon moi changer cela.

 

Etre - Albert Einstein

 

Il y a des moments où l’on se sent libéré de ses propres limites d’imperfections humaines.

Dans de tels instants, on se voit là, dans un petit coin d’une petite planète, le regard fixé en émerveillement sur la beauté froide et pourtant profonde et émouvante de ce qui st éternel, de ce qui est insaisissable.

La vie et la mort se fondent ensemble et il n’y a pas d’évolution, ni de destination, il n’y a que Etre. 

 

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Notre Maitre s’est attaché avec nous pour toujours -  Rabindranath Tagore

 

Quitte ton chapelet, laisse ton chant, tes psalmodies. Qui crois-tu honorer dans ce sombre coin solitaire d’un temple dont toutes les portes sont fermées ? Ouvre tes yeux et vois que ton Dieu n’est pas devant toi.

Il est là où le laboureur cultive le sol dur ; et au bord du sentier où peine le casseur de pierres. Il est avec eux dans le soleil et sous l’averse ; son vêtement est couvert de poussière. Dépouille ton manteau pieux ; pareil à Lui, descends dans la poussière !

Délivrance ! Où prétends-tu trouver délivrance ? Notre maitre ne s’est-il pas joyeusement chargé des liens de la création ? Il s’est attaché avec nous pour toujours.

 

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Le début de la tyrannie - Platon, IVe siècle av. J.C.)

 

Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux l'autorité de personne, alors c'est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie.

 

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Celui qui vient - Daniel Meurois-Anne Givaudan
 

"Mourir, à tous les niveaux, c'est tout simplement abandonner de plein gré ce qui, en fait, ne nous appartient pas... le déguisement d'une fonction pétrifiante, les pouvoirs sur autrui, les peurs empruntées à une société, une culture, les croyances héritées ainsi que toutes les robotisations de l'âme et du corps.
La lumière vient plus souvent visiter ceux qui acceptent de mourir régulièrement à quelque chose que ceux qui se cachent dans le moule prédéfini et mécanique d'une existence. A chaque fois qu'un verrou tombe, une fleur s'épanouit quelque part... "
 

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Obéissance et docilité - Georges Bernanos

 

Je pense depuis longtemps déjà que si un jour les méthodes de destruction de plus en plus efficaces finissent par rayer notre espèce de la planète, ce ne sera pas la cruauté qui sera la cause de notre extinction, et moins encore, bien entendu, l’indignation qu’éveille la cruauté, ni même les représailles et la vengeance qu’elle s’attire… mais la docilité, l’absence de responsabilité de l’homme moderne, son acceptation vile et servile du moindre décret public. Les horreurs auxquelles nous avons assisté, les horreurs encore plus abominables auxquelles nous allons maintenant assister ne signalent pas que les rebelles, les insubordonnés, les réfractaires sont de plus en plus nombreux dans le monde, mais plutôt qu’il y a de plus en plus d’hommes obéissants et dociles.

 

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Résister - Lanza del Vasto (Pèlerinage aux sources)


La résistance non-violente se montre plus active que la résistance violente. Elle demande plus d'intrépidité, plus d'esprit de sacrifice, plus de discipline, plus d'espérance. Elle agit sur le plan des réalités tangibles et sur le plan de la conscience. Elle opère une transformation profonde de ceux qui la pratiquent et parfois une conversion surprenante de ceux contre qui elle s'exerce.

 

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Le changement - Marc Aurèle

 

Qui n'a pas peur du changement?
Pourquoi?
Que peut-il se mettre en place sans changement ?
Qu'y-a-t-il de plus plaisant et de plus approprié pour la nature ?
Pouvez-vous être nourris sans que la nourriture subisse un changement ?
Et tout ce qui est utile peut-il être accompli sans changement ?
Ne pouvez-vous voir que pour vous aussi, changer est aussi nécessaire qu'à la nature ?

 

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Le temps est Eternité - Henry Jackson van Dyke, écrivain américain, XIXe siècle

 

Le temps est trop lent pour ceux qui attendent,

Trop rapide pour ceux qui ont peur,

Trop long pour ceux qui sont tristes,

Trop court pour ceux qui se réjouissent ;

Mais pour ceux qui aiment,

Le temps est Eternité.

 

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Partir - Arnoul Yakaar, Sénégal - site ACOFrance

 

Partir pour ne plus me réveiller le ventre creux.

Partir pour ne plus sentir le regard sans vie de mes parents.

Partir pour ne plus être la risée du quartier.

Partir pour assurer la survie de ma famille.

Partir pour arrêter la souffrance.

Partir pour mettre fin au désespoir.

Partir pour que ma sœur ne se prostitue plus.

Partir pour sauvegarder ma dignité d’homme.

Mille raisons pour partir.

Mes prières sont restées vaines,

Le désespoir m’envahit, la raison me fuit.

Mille raisons pour partir.

Partir au risque de ma vie.

Partir la peur au ventre.

L’appel de l’océan du tréfonds de mon âme,

Les mirages du succès berçant mon sommeil.

Partir parce qu’il n’y a plus d’espoir.

Partir l’amertume au cœur,

Abandonnant mes vieux parents sans le vouloir.

Partir pour ne pas faillir à la drogue.

Mille raison pour partir.

Partir parce qu’il n’y a plus d’espoir.

Partir pour ne pas souffrir.

Partir parce que le pouvoir a failli.

Mille raisons pour partir.

 

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L’amour - Krishnamurti (Le sens du bonheur) chez Stock

 

Vous voulez être aimé parce que vous n'aimez-pas ; mais dès que vous aimez vraiment, c'est terminé, vous ne cherchez plus à savoir si l'on vous aime ou non.
Tant que vous êtes en demande d'amour, il n'y a pas en vous d'amour vrai ; or sans cet amour, vous êtes brutal et laid- dans ce cas pourquoi vous aimerait-on ?
Sans l'amour, vous n'êtes qu'une chose morte ; et une chose morte qui réclame l'amour n'en demeure pas moins une chose morte.
Alors que si votre cœur est plein d'amour, vous ne réclamez jamais d'être aimé, vous ne demandez l'aumône à personne.
Seuls ceux qui sont vides d'amour demandent à être comblés, et un cœur vide ne peut jamais être comblé en courant après des gourous ou en cherchant l'amour de mille autres façons.

Le sens du bonheur - Krishnamurti 

 

Si vous pouvez vous regarder sans condamner ce que vous voyez, sans vous comparer à autrui, sans souhaiter être plus beau ou plus vertueux, si vous pouvez simplement observer ce que vous êtes et poursuivre votre chemin, vous découvrirez qu’il est possible d’aller infiniment loin. Alors le voyage est sans fin et là est tout le mystère, toute la beauté de la chose.

Aimer sans réciprocité,  Krishnamurti  

Existe-t-il un amour sans motivation, sans vouloir retirer quelque chose pour soi-même de cet amour ? Existe-t-il un amour où on ne se sente pas blessé quand cet amour n’est pas réciproque ? Si je vous offre mon amitié et que vous me tournez le dos, est-ce que je n’en souffre pas ? Est-ce que ce sentiment d’être blessé, est le résultat de l’amitié, de la générosité, de la sympathie ? Sans doute, tant que je me sens blessé, tant qu’il y a de la peur, tant que je vous aide en espérant que vous puissiez m’aider…ce n’est pas de l’amour. Si vous comprenez cela, la réponse est là.

La Vérité, Jiddu Krishnamurti

 

La Vérité est un pays sans chemins, que l'on ne peut atteindre par aucune route, quelle qu'elle soit : aucune religion, aucune secte.
Tel est mon point de vue: et je le maintiens d'une façon absolue et inconditionnelle.
La Vérité étant illimitée, inconditionnée, inapprochable par quelque sentier que ce soit, elle ne peut pas être organisée.
On ne devrait donc pas créer d'organisations qui incitent les hommes à suivre un chemin particulier.
Si vous comprenez bien cela dès le début, vous verrez à quel point il est impossible d'organiser une croyance.
Une croyance est une question purement individuelle, et vous ne pouvez ni ne devez l'organiser.
Si on le fait, elle devient une religion, une secte, une chose cristallisée, morte, que l'on impose à d'autres.
C'est ce que tout le monde essaie de faire. La Vérité est ainsi rétrécie et transformée en un jouet pour ceux qui sont faibles, pour ceux dont le mécontentement n'est que momentané.

 

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Etre sauvé - Maurice Zundel

 

Car finalement, de quoi faut-il être sauvé ?

Mais de soi-même !

Il faut être sauvé de son isolement, sauvé de sa claustration dans son égoïsme pour devenir une source, une origine, un créateur.

Le ciel est ici-bas Maurice Zundel ("Vie, mort, résurrection")

 

Il s’agit donc de vaincre la mort, aujourd’hui même.

Le ciel n’est plus là-bas : il est ici ;

L’au-delà n’est pas derrière les nuages, il est au-dedans.

L’au-delà est au-dedans, comme le ciel est ici, maintenant.

C’est aujourd’hui que la vie doit s’éterniser,

C’est aujourd’hui que nous sommes appelés à vaincre la mort, à devenir source et origine, à recueillir l’histoire, pour qu’elle fasse à travers nous un nouveau départ.

Aujourd’hui nous avons à donner à toute la réalité une dimension humaine pour que le monde soit habitable, digne de nous et digne de Dieu.

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Souhaits - Jacques Brel

 

Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir,

Et l’envie furieuse d’en réaliser quelques uns.

Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer,

Et oublier ce qu’il faut oublier,

Je vous souhaite des passions,

Je vous souhaite des silences,

Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil,

Et des rires d’enfants,

Je vous souhaite de résister à l’enlisement,

A l’indifférence,

Aux vertus négatives de notre époque,

Je vous souhaite surtout, d’être vous

 

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Habiter l’éternité - André Comte-Sponville (L’esprit de l’athéisme)

 

On n’habite qu’exceptionnellement l’éternité, ou plutôt on n’a qu’exceptionnellement conscience de l’habiter. Mais lequel d’entre nous n’a jamais ses moments d’attention, de plénitude au moins partielle, de paix, de simplicité, de fraicheur, de légèreté, de vérité, de sérénité, de présence, d’acceptation, de liberté ? C’est le chemin où nous sommes sur lequel il s’agit d’avancer (le chemin de la spiritualité : l’esprit comme le chemin).                                       

 

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Droits de l'homme - Prune de Montvalon, chercheuse sur les violences faites aux femmes en France pour Amnesty International :

 

« Tant que cette violence spécifique sera occultée ou relativisée, tant qu’elle ne sera pas suffisamment prise en compte par l’Etat et reconnue comme un véritable enjeu par la société toute entière, elle ne cessera pas. C’est à ce prix seulement que la France qui se revendique des droits de l’homme sera aussi celle des droits des femmes »

 

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Vérité - Irénée Guilane Dioh

 

Qu’est-ce donc que la vérité ?
C’est cet équilibre fragile qui naît du choc des antagonismes.
C’est la blanche écume des vagues.
C’est le parfum, synthèse de tous les ingrédients qui mijotent dans la marmite.
La vérité n’est point monolithique.
Elle est enrichissement réciproque dans le respect des contraires

 

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Disponibilité - Cheikh Hamidou Kane

 

Ce n’est pas d’un regain d’accélération dont le monde a besoin :
en ce midi de sa recherche, c’est un lit qu’il lui faut, un lit sur lequel, s’allongeant, son âme décidera une trêve.
Au nom de son salut !
Est-il de civilisation hors l’équilibre de l’homme et sa disponibilité ?
L’homme civilisé, n’est-ce pas l’homme disponible ?

 

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Être jeuneSamuel Ullman, 1870, à Birmingham (USA)

La jeunesse n’est pas une période de la vie,
Elle est un état d'esprit,
Un effet de la volonté,
Une qualité de l’imagination,
Une intensité émotive,
Une victoire du courage sur la timidité,
Du goût de l’aventure sur l’amour du confort.
On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d’années :
On devient vieux parce qu’on a déserté son idéal.
Les années rident la peau, renoncer à son idéal ride l’âme.
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis
Qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.
Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille.
Il demande comme l’enfant insatiable : et après ?
Il défie les événements et trouve de la joie au jeu de la vie.
Vous êtes aussi jeune que votre foi.
Aussi vieux que votre doute.
Aussi jeune que votre confiance en vous-même.
Aussi jeune que votre espoir.
Aussi vieux que votre abattement.
Vous resterez jeune tant que vous resterez réceptif.
Réceptif à ce qui est bon et grand.
Réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini.
Si, un jour, votre coeur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme,
puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.
 

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L’esprit vivant ne meurt jamais - Fun-Chang

 

Tu ne peux pas obliger les gens à changer leur vie. Quand il y a trop de mauvaises herbes et pas assez de chênes, quand il y a plus de moineaux que d’aigles, plus de rats que de tigres, plus de granit que de diamant, il se crée un déséquilibre qui entraîne un renouvellement de la situation par le jeu des forces naturelles.
Rien ne meurt. Certaines formes de vie disparaissent et sont remplacées par d’autres, mais l’esprit vivant qui est en chacune d’elles ne meurt jamais.

 

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L’échec - John Keats, poète anglais, 19 ème siècle

 

Que l’échec ne vous décourage pas. Ce peut être une expérience positive. L’échec est, d’une certaine façon, l’autoroute vers la réussite, dans la mesure où chaque découverte de ce qui est faux nous mène à chercher sincèrement ce qui est vrai, et chaque nouvelle expérience révèle une certaine forme d’erreur que nous pourrons ensuite sérieusement éviter.

 

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Cher frère blanc, Danielle et Olivier Föllmi, Tradition orale Africaine
Extrait du livre "Origines"  
 

Quand je suis né, j'étais noir,
Quand j'ai grandi, j'étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.
Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.
Alors, de nous deux,
Qui est l'homme de couleur ?

 

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